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 J'aurai cru pouvoir... [R.]

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J'aurai cru pouvoir... [R.] Vide
MessageSujet: J'aurai cru pouvoir... [R.]   J'aurai cru pouvoir... [R.] Icon_minitimeLun 18 Jan - 21:30

J'aurai cru pouvoir... [R.] Heath59 J'aurai cru pouvoir... [R.] 10f5n5c
J'aurai cru pouvoir... [R.] 079da6 J'aurai cru pouvoir... [R.] 57

«Tu veux que j’te dise tête de nœud ? J’ai besoin de toi autant qu’un putain de trou du cul au bout de mon coude. Tu l’imagines, le trou du cul ? ... Voila comment j’ai besoin de toi. »

( Les Lois de l'Attraction )
    La fin de journée s'annonçait lentement mais sûrement sur cette petite ville. Dans le ciel, de nombreux nuages avaient fait leurs apparitions, grisâtres, ils étaient annonciateurs de pluie comme c'était souvent le cas dans le Pays de Galle d'ailleurs. Un vent frais presque froid venait caresser le cou de la jeune femme, faisant ainsi danser les quelques mèches longues de sa chevelure, c'est quand elle posa une main sur le haut de sa tête afin d'empêcher ces quelques mèches de venir chatouiller son nez qu'elle se promit qu'un jour elle les laisserait pousser d'une façon raisonnable et non comme elle avait eu l'habitude de la faire depuis les dix dernières années. Mais, comme les dictons le disent « chasser le naturel, il revient rapidement vers vous », c'est donc pour cette raison, et se fiant donc à ce dicton qu'elle ne laissa jamais la longueur de cheveux dépasser ses épaules à quelques centimètres prés. Le Soleil également jouait de ses lumières, tantôt se cachant derrière les épais nuages gris, il ne tardait cependant pas à venir réchauffer de quelque peu les membres de la jeune femme lorsqu'il réapparaissait.
    L'hiver était une saison qu'elle appréciait énormément, enfiler une tonnes de pull tous aussi divers et variés aux couleurs généralement dépareillées, les feux crépitants dans les cheminées les soirs de grand froid alors, qu'assit sur le sol, en tailleur, elle dégustait sagement des ailes de poulets – son repas préféré -, avec les flammes comme unique spectacle. La télévision n'était pas ce qu'elle appréciait le plus, bien qu'elle la regarde comme bon nombre de personnes.

    Son arrivée en ville n'était absolument pas le fruit du hasard, en effet, prise en stop par une bande de jeunes gens, ressemblants bien plus à des adolescents qu'à des jeunes adultes, elle avait simulé vouloir appeler une dépanneuse arrivée dans cette ville afin de cacher sa principale raison d'arriver ici, dans cette petite ville qu'elle avait, par le passé connue comme la majeure partie du Pays de Galle, ayant voyagé pendant huit longues années, il était fort possible et très envisageable qu'elle ait vue cette ville même si elle n'était venue durant quelques heures. Quoi qu'il en soit, après avoir passé deux longues et interminables heures dans une automobile sentant étrangement l'herbe et autre mélange de champignons hallucinogènes, Bleizian de son prénom, abandonna les adolescents, jugeant qu'il était temps pour eux de poursuivre leur chemin sans elle. Du moins, elle aurait, si elle n'avait pas ce besoin qui la rongeait depuis de nombreux mois, parfaitement pu continuer sa route avec eux, en effet, les longs voyages, les destinations sans réels objectifs l'attirait, Bleizian était une grande vagabonde, aimant l'aventure, par le passé, en compagnie de sa petite bande d'amis, elle n'hésitait pas à s'éloigner de son Pembroke natale, cette ville qui l'avait vu grandir et devenir une presque femme, cette ville qu'elle avait par la suite quitté à contre coeur mais sous l'emprise de son plein grès. N'ayant plus de points d'attache depuis qu'on la considérait comme morte, huit longues années déjà, Bleizian en avait « profité » pour réaliser l'un de ses rêves: voyager.

    Aujourd'hui sa route s'arrêtait ici. Du moins, semble-t-il. Alors qu'elle avait marché durant une bonne dizaine de minutes sous ce froid qui ne la dérangeait absolument pas, sa veste en jean fermé jusqu'au dernier bouton, le col relevé, sa jupe à volants dans les tons rosâtres volait au grès du vent et dévoilait ses jambes sur lesquelles étaient posées un collant opaque noir coupé à quelques centimètres de ses genoux, le tout, agrémenté de chaussures plutôt classiques, noires, elles étaient cependant vieillies par le temps mais elles ne ternissaient pas son image de jeune femme complètement décalée par rapport à la société actuelle dans laquelle la mode était vraisemblablement une religion à part entière.
    Au loin, alors que pour la énième fois elle posait sa main sur le dessus de sa tête, laissant ainsi le vent s'engouffrer sur son ventre à peine dévoilé, la jeune femme aperçut cette demeure, ressemblant très étrangement à celle qu'elle avait vu dans de nombreux petits journaux après plusieurs recherches, il n'y avait aucun doute, l'endroit qu'elle cherchait était sous ses yeux, à quelques cinq cent mètres devant elle. Sentant immédiatement son coeur s'emballer, elle vint même à ressentir une certaine chaleur s'emparer de son corps, non pas rassurante, elle se voulait surtout anxieuse et désagréable, cette angoisse montant à l'intérieur de son être, elle plissa légèrement ses yeux lorsque le vent vint caresser son doux visage.

    Aucun retour en arrière était possible, certainement avait-il dût sentir sa présence lorsqu'elle arriva devant l'immense porte d'entrée présentée devant elle. Marchant à pas lents et surtout hésitants, elle s'était à de nombreuses reprises surprise à penser que partir ne serait peut-être pas aussi mal. Après tout, qu'est ce qui la retenait? Qu'est ce qui lui faisait penser que sa présence ne serait pas dérangeante? Pourquoi sentait-elle à présent une douleur lui prendre la tête, ce même signe de douleur lorsqu'on sentait la maladie prendre possession de son corps, était-elle tombée malade à cause de la légèreté de ses vêtements ou simplement était-ce une réaction dût à l'anxiété qu'elle ressentit tout au long du chemin qui l'amena jusqu'à la porte d'entrée fermée?
    Un long silence s'installa alors autour d'elle, seul le vent continuait à siffler dans ses oreilles, des frissons de froid se faisait sentir sur son corps, hérissant alors les poils de ses bras. Devait-elle frapper ou au contraire, abandonner, repartir comme elle était arrivée tel un fantôme?

    Hésitante, ses jambes lui hurlaient de partir, de quitter les lieux, de courir dans le sens inverse, son corps entier faisait de même, seul sa tête était certainement dépourvu de toute raison. La poussant à rester ici, debout devant cette porte, le calme régnant, elle n'avait même pas prit la peine de regarder la demeure en elle-même et certainement ne le ferait-elle jamais, mais une chose est sûre, alors que son coeur ne cessait de battre à une vitesse folle sa main elle venait à se fermer en un poing avant de finir par se lever et se poser sur la porte, frappant de trois coups, son coeur s'arrêta brusquement de battre, se calmant presque, elle recula d'un pas...

    Elle recula d'un pas... puis d'un autre... et encore un. Comme pour partir,
    « De toute façon il n'y a personne. » Lâcha-t-elle alors dans un simple murmure avant de finir par faire un léger demi-tour. Prête à partir, elle aurait parfaitement put se tourner définitivement si un bruit ne l'avait pas interpeller. Certainement son sens de l'ouïe relativement développé depuis qu'elle était devenue un loup? Fronçant légèrement les sourcils elle s'arrêta net, observant la porte qui peinait à s'ouvrir. Y avait-il finalement quelqu'un?
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Andras C. Maleaume
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Andras C. Maleaume

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MessageSujet: Re: J'aurai cru pouvoir... [R.]   J'aurai cru pouvoir... [R.] Icon_minitimeLun 18 Jan - 23:48

J'aurai cru pouvoir... [R.] 214bek7

    Une douce lumière blanchâtre et terne d'hiver pénétra fugacement dans la maison à travers la baie vitrée côté forêt. Déposant une once de clarté sur le visage impavide de l'homme, elle le réveilla tranquillement de ses songes. Tout était calme; chose rare, aucunes musiques ne transcendait l'air, aucuns bruits futiles, juste la respiration et les battements du cœur de l'individu.. Juste des légères brises hiémales qui caressent les murs de l'habitation. Lui, était simplement assis dans un fauteuil, face à la baie vitrée et la véranda, éclairé naturellement de temps à autre selon la forme du manteau nuageux.

    Il s'était assoupi il y a quelques heures, prit par l'ennui de la non-inspiration et ce qui lui avait paru comme une minute d'égarement se révéla être une véritable sieste. Aujourd'hui, il n'avait simplement pas eu d'inspirations, aucunes mélodies ou envie de jouer ne l'avait poussé à ouvrir le clapet de son piano, aucunes lueurs d'imagination n'avaient traversées son esprit au point de se saisir d'un crayon ou d'un pinceau..
    Sans détourner son regard du vide, il passa instinctivement sa main dans sa poche et en extirpa son paquet de cigarette à rouler. Tout aussi machinalement, il ne mit qu'une ridicule minute à la rouler, puis à la porter à sa bouche, et c'est tout aussi rapidement qu'une étincelle jaillit de son Zippo pour enflammer le tabac. La fumée monta langoureusement vers le plafond tandis que ses yeux demeuraient dans le vague.

    Aujourd'hui ne serait juste pas un bon jour de son quotidien. Il se laissa pourtant aller à la fantaisie quand il émit de voluptueux ronds de fumée à travers le séjour. Cela n'allait pas sustenter pour autant son ennui. Sa paresse l'empêchait egalement de se lever et son esprit approuva, il n'était pas décidé non plus à faire les cent pas. Il ne lui restait vraiment plus que sa cigarette et ses pensées. Il tira une autre latte, puis recracha longuement la fumée. Tout était tellement silencieux que cela en devenait presque agaçant mais il ne manifesta rien. Son visage était presque figé, dénué de sensations ou de traits marqués qu'il aurait du désormais posséder. Que se soit le fruit du hasard ou du destin, un loup l'avait mordu, c'était désormais un fait avéré avec lequel il devait vivre. Sa mémoire l'amena alors vaguement en octobre 92, l'allure sombre de cette bête, sa peur et surtout cette morsure. Une douleur psychologique se raviva alors dans sa cuisse gauche, puis il stoppa aussitôt sa réflexion avant de porter fébrilement la cigarette à à nouveau à ses lèvres.

    Même avec son odorat développé, Andras n'était pas gêné par l'odeur déjà forte du tabac régnant dans la pièce. C'était un des fruits de toute son entreprise pour apprivoiser sa nouvelle nature. Au fil du temps, il avait accepté de vivre ainsi, de manière plus intense, en ressentant mieux les choses à travers ces sens qu'il n'appréciait plus de la même manière qu'avant. Il pouvait littéralement entendre les mouches voler et alors qu'il s'était habitué à entendre le moindre chuchotements, ce silence devenait de plus en plus pesant. Sans même y penser, sa bouche se referma sur l'extrémité de la clope "artisanale" et ses poumons inhalèrent encore une bouffée de poison.
    Ne voulant pas se replonger dans ces souvenirs, il se surprit à se relever légèrement. Tout en se passant la main dans les cheveux, il pensa un instant à céder à sa tentation personnelle. Son regard se porta sur sa véranda, les légers reflets verts sur la vitre trahissait la présence de plantes et il ne s'agissait pas vraiment de décorations ou d'une réelle passion pour la botanique mais plutôt d'un autre passe-temps aussi destructeur et pourtant plus plaisant que le tabac.

    Alors qu'il allait se lever, une étrange sensation parcourra son corps, comme une incompréhensible intuition. Se concentrant un peu, il entendu de très légers bruits de pas, approximativement situé en direction ou aux alentours de la porte d'entrée. La seconde qui suivit, trois coups résonnèrent de la porte, brisant le silence glacial. Peu de personnes venait le voir chez lui et même les vendeurs au porte à porte les plus aventuriers savaient que le propriétaire de cette maison n'aimait pas les visites étrangères. Après quelques secondes, il se décida à aller clarifier la chose. La porte était celle d'origine, vieille, usée, grinçante et parfois pénible à ouvrir, mais avec un peu d'habitude et de la force, cela ne représentait pas une véritable gêne.
    La porte s'ouvra finalement après un petit effort et son regard fut tout de suite attiré vers la personne qui se tenait à une pincée de mètres du porche et resta statique. L'expression de son visage avait évolué du sobre a la surprise et l'incompréhension. Les yeux dans les yeux, il mit un court laps de temps à la reconnaitre totalement et il ajouta une touche de tristesse à son portrait. Il ne pu alors bouger ou prononcer le moindre son, mais son regard ne désemplissait pas d'intensité et continua de la fixer. Le silence avait reprit.

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MessageSujet: Re: J'aurai cru pouvoir... [R.]   J'aurai cru pouvoir... [R.] Icon_minitimeMer 20 Jan - 19:51

    Malgré qu'il n'y ait eu qu'un temps très cours entre le moment où elle posa sa main sur cette immense porte vieillie par le temps et l'instant où elle se recula, celui-ci sembla durer une bonne éternité pour la jeune femme. Le vent s'engouffrant toujours autant dans ses cheveux, elle sentait même ses mains commencer à se refroidir au fur et à mesure que les secondes défilaient sous ses yeux comme si elles paressaient être des heures.
    Cette maison, aussi vieille soit-elle, ressemblait très étrangement à celle qu'elle avait vu dans les journaux lorsqu'elle mena son enquête afin de « retrouver » cette personne qui lui avait quasiment tout appris sur les nombreuses façons de pouvoir contrôler cet instinct animal qui rendait tout espoir d'une vie normale désormais impossible. Essayait-elle de se convaincre qu'il n'était pas ici? Essayait-elle de se convaincre qu'elle ne le verrait pas?

    Alors que ses yeux avaient une difficulté immense à quitter cette porte, Bleizian partit, une fois de plus, dans ses innombrables pensées. Tuer, elle aurait voulu le faire lorsqu'elle apprit ce qu'il lui avait fait et ce qu'il leurs avait fait, elle aurait voulu l'égorger, le vider de son sang à petit feu, lui donner la pire des souffrances, l'entendre la supplier de ne pas l'achever, souvent, alors que les premières nuits de sa nouvelle vie défilaient devant ses yeux, Bleizian rêvait de pouvoir le faire souffrir autant qu'elle souffrait à cet instant, mais, contrairement à ses pensées, il devait parfaitement souffrir bien plus qu'elle l'aurait aimé au moment ou la colère avait prit une place importante dans son être, et cela se confirma lorsqu'elle appris sa tragédie, et c'est alors, qu'inévitablement elle se sentie proche de lui, la perte de personnes chers à votre coeur, elle la connaissait, par deux reprises, presque désireuse de vouloir lui enlever toute cette souffrance, touchée par ses mots, touchée par l'émotion se dégageant de ceux-ci, c'est à ce même instant qu'elle le perdu de vue. En effet, au lendemain de sa révélation, il sembla juger bon de la laisser suivre sa propre route, faire elle même ses propres expériences et cesser de vivre à son crochet. Était-il allé trop loin? Avait-il eu peur de sa réaction face à sa révélation? En avait-il eu par dessus la tête de lui apprendre à de « dompter »? Nombreuses furent les questions qu'elle se posa durant de longs mois avant de se faire à l'idée que plus jamais elle ne le retrouverait, elle devait se faire à l'idée qu'ils se séparaient, qu'ils ne se croiseraient certainement plus jamais.

    Puis arriva ce jour. Alors qu'elle s'apprêtait à partir de son Pembroke natal, après avoir suivit sa mère durant de nombreux jours. Cette insoutenable envie présente en elle depuis qu'elle apprit qu'on la pensait morte, de la voir, de savoir qu'elle avait repris une vie « normale » après le décès des personnes qui lui étaient le plus proche. L'envie de se sentir rassurée, mais également, cette envie de lui hurler qu'elle était vivante, lui envoyer ne serait-ce qu'un signe pour lui dire qu'elle était toujours là, à penser à elle, à prendre soin d'elle, même au loin. Ô oui elle aurait voulu l'approcher, la prendre dans ses bras, lui dire combien elle était désolée de ne jamais l'avoir respecté comme il se devait, elle aurait tellement voulu passer un court instant en sa compagnie, même quelques secondes, ne serait-ce que voir un simple sourire se dessiner sur son visage aux traits tirés par l'âge.
    Huit longues années s'étaient écoulées depuis qu'elle ne l'avait pas revu, elle, sa mère, celle qui l'avait mit au monde.
    Huit longues années s'étaient écoulées depuis qu'elle ne l'avait pas revu, lui, son « créateur », celui qui lui avait donné cette nouvelle identité. Et aujourd'hui, tout allait changer.
    Prête à partir alors que simplement quelques secondes venaient de s'écouler depuis les trois coups, elle se retourna cependant quand un grincement vint à se faire entendre. Ses sourcils légèrement froncés, une rafale de vent vint encore une fois faire danser le peu de long cheveux qu'elle avait, venant ainsi lui cacher de quelques mèches sa vision alors que devant elle, il apparaissait.

    Le silence, tel était ce qui c'était installé entre eux deux. Un long et interminable silence. La porte s'ouvrait le laissant alors se dévoiler entièrement à elle alors que son visage trahissait l'air qu'il affichait souvent, à savoir cet air sobre, sans une quelconque expression. Longtemps, par le passé, elle l'avait observé alors qu'ils étaient ensemble, contemplant chaque traits de son visage, souvent il avait ce visage neutre, ne lui laissant alors aucune opportunité de savoir ce à quoi il pensait, elle s'était finalement fait à l'idée qu'il ne dévoilerait jamais ses sentiments ou ce qu'il pensait.
    Son cœur battant de plus belle, la jeune femme passa une nouvelle fois une main dans ses cheveux, dégageant ainsi sa vue, elle le reconnue aussi rapidement qu'il le fit pour elle. Était-ce vraiment une bonne idée que de venir le voir? Peut-être aurait-elle du le laisser comme il l'avait souhaité. Tant de questions se bousculèrent à l'intérieur de sa tête qu'elle finit par sentir le présence agaçante de ce silence.
    « Je... » Commença-t-elle alors à bafouiller d'une voix presque muette alors qu'elle plaçait lentement une mèche de cheveux derrière son oreille. « Tu ne devais peut-être pas t'attendre à une visite comme celle-ci. » Marquant une pause, Bleizian baissa les yeux sur ses chaussures. Sa tenue des plus extravagantes n'avait absolument pas changé depuis le temps, mais étrangement, elle se sentit presque tâche face à ce si beau décor qui se présentait à elle. Ses dents vinrent s'emparer de sa lèvre inférieure qu'elle mordit à plusieurs reprises avant de se mettre à frissonner de froid par une nouvelle rafale de vent qui fit une fois de plus danser les tissus de sa jupe rosâtre faussement passée à la javel.

    Finalement, Bleizian releva ses yeux, détaillant chaque détail du corps de l'homme en face d'elle. Un fin sourire vint illuminer son visage aux traits relativement triste, la gêne mélangée à cet étrange sensation de plaisir de le revoir, son cœur ne cessait de battre rapidement, non pas par l'enthousiasme de cette rencontre, ou du moins, pas uniquement par celle-ci mais surtout et pleinement à cause de cette étrange sensation de malaise qui planait entre eux.
    « Je me suis dit qu'un petit bonjour... » Sans bien même finir sa phrase, Bleizian se stoppa aussi rapidement, l'humour était peut-être une chose qu'elle appréciait énormément, celui-ci ne semblait pourtant pas des plus approprié en cet instant. « Cela fait un petit bout de temps quand même. » Lâcha-t-elle pour achever ses paroles. Pour la première fois depuis qu'elle avait mit les pieds sur le territoire de celui qui, appelons-le, était son créateur, Bleizian leva ses yeux et prit le temps d'apprécier la façade de ce que l'on pouvait appeler la demeure d'Andras, vieille, elle semblait quelque peu rustique et pourtant, elle plaisait, placée dans un paysage des plus naturels, Bleizian croisa ses bras aussi fort que possible contre sa poitrine, ce geste signifiant la protection qu'elle essayait de se donner alors qu'elle ne pouvait entreprendre la réaction qu'il aurait, laissant alors place à un tout nouveau silence, elle posa enfin et ce, pour la toute première fois, son regard dans celui d'Andras qui n'avait définitivement pas changé.
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Andras C. Maleaume
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MessageSujet: Re: J'aurai cru pouvoir... [R.]   J'aurai cru pouvoir... [R.] Icon_minitimeMer 20 Jan - 23:46

    Les brises de vent froid s'engouffrèrent dans la maison, traversant la porte d'entrée, caressant la peau dévoilée de l'homme qui se manifesta en attrapant la chaire de poule. Lui ne bougea pas, il était abasourdi, surpris et surtout désemparé. Bien évidemment il l'avait reconnue aussitôt, il se remémora rapidement ses traits comme une Joconde perdu dans sa mémoire, ses yeux noirs et son regard, ses sourcils prononcés, ses lèvres et surtout sa coiffure, toujours aussi courte mais en harmonie avec son visage si particulier.
    Même s'il n'aime pas et ne préfère pas accéder à sa mémoire, il n'aurait jamais pu oublier la femme à qui il avait pu offrir sa malédiction. La malchanceuse qui était au mauvais endroit, au mauvais moment, la pauvre victime de sa sauvagerie.

    Le vent n'avait aucunes difficultés à faire virevolter ses mèches courtes devant son visage et inlassablement elle les reportait derrière ses oreilles. Ne voulant pas se souvenir d'autres détails, c'est dans le plus grand des silence qu'il continua de la regarder et rien d'autre. Mais plus on essaye de faire le vide, plus on se souvient, comme une note du cerveau stipulant qu'on devrait toujours affronter sa mémoire un jour ou l'autre. Contre son gré, il se rappelait de chaque détails de cette nuit, de la sensation de ses crocs dans sa chaire à la froideur de ses propos lorsqu'il lui avait parlé pour la première fois pour lui dire qu'il avait tuer ses amis. Ses yeux ne manifestèrent alors pas de regrets mais une détresse particulière. Il l'avait quitter huit ans plus tôt car elle l'avait doucement poussé à se souvenir et encore une fois, maintenant en l'occurrence, sa présence force sa mémoire.

    Que faisait-elle là, était la question la plus naturelle qui lui venu mais il ne la poserai pas, du moins pas de suite. Après tout ce temps, il avait fini par tourner cette autre page de sa vie, il n'avait jamais voulu savoir si elle allait bien, ce qu'elle devenait, peu importe. Il l'avait abandonné, certes comme un lâche aux yeux de certains, en fuyant ses horribles remémorations, mais aussi pour qu'elle ressente aussi la solitude, la vraie. Celle qui avait blessé l'âme d'Andras durant son exil. Il aurait aimer pouvoir oublier tout d'elle, jusqu'à son odeur mais là encore le cerveau demeure un organe exceptionnel. Elle était là, devant lui, et la sensation de revenir 8 ans en arrière lui fendit le cœur, émotion qu'il ne dévoila pas sur son visage déjà prit par une intensité palpable.

    Tandis que son oreille entendait les battements réunies de leurs deux cœurs, battant à la chamade dans la gêne la plus totale, elle, se risqua à briser le silence d'un je bafouillé et presque inaudible, puis entama une autre phrase qui affirmait la surprise de cette visite. Andras comprit qu'elle était aussi mal à l'aise que lui et ne prit pas ses paroles au sérieux. Elle essayait tant bien que mal de boucher les vides. Ils se connaissaient, il la connaissait et savait que c'était un peu sa manière de décoincer la situation, de la rendre moins lourde mais elle savait surement de son côté à quel point, il était difficile d'obtenir de réelles réactions de cet homme parfois si froid et mystérieux. Andras savait qu'elle n'aimait pas suivre la mode, c'en était presque inventé une pour elle et continuait visiblement dans cette voie. Il savait aussi qu'elle le détestait profondément et le seul mystère restait la raison de sa venue vers lui après tout ce temps..

    Alors que Bleizian posa ses yeux dans le regard d'Andras, celui-ci, ayant plus ou moins encaissé la surprise, essaya de prononcer plus equivoquement le fond de sa pensée en baissant ses yeux tout aussi tristes que le visage de son interlocutrice, le tout avec ce ton suave si caractéristique..


    " Que viens-tu faire ici ? "
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MessageSujet: Re: J'aurai cru pouvoir... [R.]   J'aurai cru pouvoir... [R.] Icon_minitimeSam 23 Jan - 22:01

    A quoi s’attendait-elle en arrivant chez lui tel un cheveux dans une soupe? Sa présence était finalement aussi bonne qu’elle l’avait pensé ou du moins, qu‘elle l‘avait espéré? A en juger par les battements de son cœur, il y avait fort à parier qu’elle ne se sentait peut-être si à l’aise qu’elle le laissait penser par ses nombreux sourires tous aussi crispés les uns que les autres, tout comme lui en y prêtant une oreille plus attentive grâce ou non à cette nouvelle nature qu‘il le lui avait donné. Pourtant ils avaient « vécu » ensemble durant de nombreuses semaines, apprenant chacun le comportement de l’autre, elle aurait du se douter que son arrivée devant sa porte ne serait peut-être pas aussi appréciée qu’elle le pensait, mais il était désormais impossible de revenir en arrière.
    Lui dire qu’elle était arrivée en ville uniquement pour le saluer sonnait tellement faux qu’elle s’insulta presque intérieurement, même devant les jeunes qui l‘avaient emmené jusqu‘ici elle n‘avait pas réussi à leurs faire croire qu‘elle ne désirait qu‘une chose: appeler une dépanneuse pour sa voiture abandonnée sur une air d‘autoroute, mais, tel qu’il la connaissait, il devait se douter que par n’importe quel moyen elle tenterait d’amorcer la chose, elle tenterait de détruire ce malaise qui ne les quittait pas, car, même à l’époque où tout les deux « marchaient » ensemble, il y avait eut ce malaise, lui, froid et indépendant et elle, sensible et sociable, les deux extrêmes réunis pour le meilleur comme pour le pire.

    « Je… » Commençait-elle à bégayer de nouveau, comme à chaque fois qu’elle se sentait en danger, comme à chaque fois qu’il réduisait à néant ses tentatives d’apaisement et nombreuses elles avaient été à une époque. Se pinçant alors la lèvre inférieure à l’aide de ses dents, Bleizian vint à passer une main sur son visage, comme pour chercher un quelconque mensonge face à cet être qui, malgré qu’elle semble le connaître, ne cesserait jamais de lui faire peur de par son imposante précence.

    Installant encore un silence entre eux, seul le vent se faisait entendre par ses sifflements. Huit ans venaient de s’écouler depuis qu’ils s’étaient quittés et, contrairement à certaines personnes qui sauraient quoi dire, étant donné qu’il s’en passe des choses en huit ans, il était quasiment impossible pour Bleizian de trouver le moindre argument pour lui avouer qu’en huit ans, les erreurs qu’elle avait faites étaient bien trop nombreuses, pour lui avouer que sans lui finalement elle n’avait pas de repères, pour lui dire qu’elle avait encore besoin d’un peu de temps en sa compagnie afin de pouvoir se contrôler pleinement puis après, elle le quitterait comme il l‘avait décidé.
    D’ailleurs, rien qu’à penser à ses huit années et à ses nombreuses barrières qu‘elle avait franchi, Bleizian vint à sentir les larmes lui montant aux yeux, sa vue s’obstruant par les larmes qui lui montaient lentement, elle dévia bien vite son regard de sa silhouette imposante, prenant une profonde inspiration, elle réussit enfin à les faire partir avant de reprendre.
    « J’ai fait quelques recherches pour… - marquant un tout nouveau silence, Bleizian se pinça une nouvelle fois l’intérieur de sa joue, avant de finir par prendre une profonde inspiration, décroisant ses bras, elle plaça enfin ses mains dans les poches de sa veste en jean qui malheureusement pour elle, sentait bien plus les champignons hallucinogènes que son doux parfum - …et je suis arrivée ici. » Sans bien même annoncer une phrase correcte, comment pouvait-elle lui dire qu’elle avait cherché durant de nombreux jours sa demeure? Comment pouvait-elle lui annoncer que malgré huit longues années elle n’avait pas réussi à se contrôler comme il le lui avait appris? Tellement de questions se posaient dans sa tête qu’elle ne remarqua même pas qu’elle en oubliait presque de faire des phrases construites.

    « Je ne pensais pas que je te dérangerai. » Finit-elle alors par lui annoncer, comme pour s’envoyer la pierre, elle savait parfaitement qu’il aimait la solitude, le calme et que personnes ne viennent le déranger, pourtant, elle avait fait ce qu’il détestait, débarquer sans bien même prévenir, mais que voulez-vous, elle avait ce besoin de lui, même après une longue absence de sa part, elle ne pouvait s‘empêcher de repenser à l‘aide qu‘il lui avait donné, à cette confiance qu‘il avait réussi à lui mettre alors qu‘elle n‘avait que dix-neuf ans et qu‘elle ressemblait bien plus à un homme efféminé qu‘à une femme.

    Son comportement restait encore et toujours une énigme, autant pourrait-il lui demander de partir et de ne jamais revenir, chose qu’elle fera avant de se rendre compte au bout du chemin qu’elle ne pouvait aller contre ses propres-envies, qu’autant, il pouvait lui demander d’entrer, parler quelques minutes et lui demander une nouvelle fois de partir, à chaque fois, il lui demanderait de partir, du moins, dans ses imaginations toutes aussi nombreuses soient-elles.
    « Je ne pensais même pas que tu m’ouvrirais la porte. » Conclu-t-elle alors tout en baissant l’intonation de sa voix, comme pour finir par se parler à elle-même, avouons tout de même qu’ils s’étaient quittés d’une façon relativement froide, qu’elle aurait mit une main au feu qu’il ne lui aurait pas ouvert en la voyant débarquer avec sa jupe à volants d’un rose complètement dégarnit.
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Andras C. Maleaume
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MessageSujet: Re: J'aurai cru pouvoir... [R.]   J'aurai cru pouvoir... [R.] Icon_minitimeLun 25 Jan - 16:18

Les opposés se faisaient face. Lui la lune, elle le soleil, lui la glace, elle le feu. Ils confirmaient peut-être la vieille tirade stipulant que les opposés s'attirent mais dans cette situation particulière, c'était le soleil qui avait prit la peine de retourner vers la lune. La plus importante question demeurait ainsi un simple et fugace pourquoi. Pourquoi lui... celui qui l'avait détruit, celui qui avait prit sa vie. Qu'il soit celui qui lui a apprit ou non, rien n'empêche sa culpabilité de ressurgir à chaque fois que ses yeux se posent dans les siens. Andras l'avait fait souffrir et auparavant aurait même préféré l'avoir déchiqueter comme ses amis, elle n'aurait été qu'une simple victime, sans nom, sans identité, sans lien. Elle n'aurait pas pu être son poids, sa responsabilité, elle n'aurait pas été Bleizian. Après son départ, il aurait voulu qu'elle le déteste plus que tout, assez pour qu'elle ne veuille plus le voir, et lui, aurait aimer oublier son nom et son visage, aussi simplement qu'on oublie la liste des courses sur la table. Mais une corde s'était tissée entre eux, une corde tendue pendant 8 longues années, qui paraissait désormais comme 8 longues minutes sans elle. Ses traits étaient un peu plus mature qu'à ses 19 ans, mais cela ne dégageait que plus de cette tendresse mélancolique qu'on pouvait lire dans ses sombres yeux. Il se revoyait dans son camp, avec elle, le guettant comme son kidnappeur, ébranlée par la froid malgré la couverture qu'il lui avait fourni. L'homme se souvenu alors du regard de haine que Bleizian avait porté à son égard. En retournant à la réalité de la scène se jouant devant lui, il remarqua le contraste entre cette vision passée et l'intensité qu'il y avait à présent dans ses yeux humides.

Elle parlait encore dans le vent, essayant de lui expliquer vaguement comment elle s'était retrouvée là sans vraiment répondre à sa question. N'importe qui aurait pu voir le mal qu'elle se donnait pour lui parler, malgré sa tristesse palpable, elle se forçait visiblement à s'expliquer d'abord à elle pourquoi elle était venue.


« Je ne pensais pas que je te dérangerai. »

Andras resta silencieux, évidemment la situation était mal venue et provoquait un certain malaise, mais il voulait surtout la laisser parler. Il ne pouvait pas la renvoyer encore une fois, après tout, l'homme savait pertinemment qu'il était coupable, fautif de toute cette histoire, qu'il la faisait souffrir et qu'il ne voulait plus empirer les choses. A l'époque, ses seules envies étaient d'être seul et de ne plus se lier à personne, il avait trahi son idéal en lui permettant de rester et était aussi partie pour ça. Aujourd'hui, après nombre d'années de réflexion sur soi-même, il commençait à peine à redevenir plus humain. Les choses avaient quelques peu changées et bien qu'il demeurait toujours Andras le loup, il ne voulait plus briser d'âmes comme il avait pu le faire. Elle, était juste différente, elle était là réellement à cause de lui, uniquement à cause de lui et lui ne savait juste pas pourquoi elle avait, après tout ce temps, songé à lui au point de venir le retrouver jusqu'ici.

« Je ne pensais même pas que tu m’ouvrirais la porte. »

Toute la colère du monde ne pouvait effacer le passé d'un coup d'éponge sur le tableau noir. Il l'avait mordu, transformé, elle était restée, il lui avait apprit, ils se sont parlés et il avait repensé à Carys, causant son abandon. Que pouvaient-ils se dire à présent ? Ni l'un, ni l'autre n'avait réellement besoin d'entendre leurs vies durant ces huit années, lui devait juste savoir précisément pourquoi elle était venue. Il pouvait essayer de le deviner, mais Andras n'aimait jouer à ce jeu, il disait la vérité aux gens et la voulait en retour. Peut-être voulait-elle juste le voir pour lui dire qu'elle ne lui en voulait plus ou bien qu'elle n'avait jamais cesser de le détester, peut-être n'arrivait-elle pas à se contrôler et voulait en savoir plus, peut-être était-ce un mélange de tout ça..

" Je..... hummm... Entre... Entre, on parlera à l'intérieur, c'est mieux.."

En fuyant son regard, il pointa son bras dans l'entrée pour l'inviter à entrer..
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MessageSujet: Re: J'aurai cru pouvoir... [R.]   J'aurai cru pouvoir... [R.] Icon_minitimeDim 28 Fév - 23:14

[ encore une fois, je suis vraiment désolée Embarassed ]
    C'est drôle, mais nombreuses furent les fois où Bleizian s'était imaginée la scène de leurs retrouvailles, tantôt celle-ci se déroulait d'une façon plus ou moins correcte à savoir des rires, des sourires et de longues et interminables discussions autour du feu qui crépitait dans la nuit noire, ne laissant aux deux interlocuteurs que le lumière qu'il dégageait pour percevoir l'autre, tantôt elle s'était imaginée qu'il lui claquerait la porte au nez, lui ordonnant de ne jamais revenir, allant même jusqu'à lui dire qu'il l'avait oublié, qu'elle n'était plus rien pour lui et qu'elle n'avait même jamais rien représenté pour lui, si ce n'est, une potentielle proie qu'il avait laissé s'échapper. Aussi diverses et variées soient-elles, Bleizian n'avait jamais envisagé qu'il réagisse de cette façon, un mélange de surprise, d'amertume et de joie, aussi infime soit-elle, elle avait presque cru percevoir ce léger rictus de joie lorsqu'il compris qu'elle était là, devant chez lui, l'air triste et innocent, comme à ses 19ans. Dieu qu'elle aurait tout donné pour retourner à ses 19ans, avant qu'il ne la laisse, Dieu qu'elle aurait changé sa façon de voir les choses si elle avait pu retourner dans le passé, à savoir, ne jamais s'aventurer aussi loin en cette nuit qui changea sa vie, mais... au risque de ne pas le connaître? Au risque de ne pas rencontrer un homme comme lui? Certes il avait fait d'elle un « monstre » si le mot peut-être employé ainsi mais, s'il y a bien une chose qu'elle retiendrait de sa nouvelle vie c'est bien lui, son être tout entier, sa personnalité, son visage, son regard, les rares sourires qu'il avait pu lui faire, les rares attentions qu'il lui avait apporté, non, si elle reviendrait en arrière, certainement referait-elle la même erreur qu'elle commis cette nuit là, simplement et uniquement pour le rencontrer lui qui avait changé sa vie, dans tout les sens du terme.

    Mais aujourd'hui elle était là, son imagination était devenue une réalité, elle avait prit son courage entre ses deux mains et s'était permise ce que certainement elle n'aurait jamais prit le temps de faire par le passé de peur qu'elle ne se fasse rejeter par lui. Mais aujourd'hui, après huit longues années passées à errer dans le pays, à tenter de survivre seule, sans jamais se laisser aller par ses instinct, elle n'avait pas pu résister à cette envie de retourner à ses côtés, peut-être pour prendre simplement de ses nouvelles, peut-être pour lui demander de l'aide ou encore lui dire tout ce qu'elle avait sur le coeur, tout ce qu'elle ressentait à son égard, toute cette colère trop longtemps gardé à l'intérieur de son corps, toute cette fascination qu'elle avait pu avoir pour lui ainsi que tout ce manque qu'elle avait lorsque pendant ces huit années elle n'avait cessé de tenter de l'oublier.
    * Merde! * c'était-elle souvent lancé lorsqu'elle se surprenait elle-même à penser à ce qu'il pouvait bien faire alors qu'elle, elle était seule dans sa chambre, incroyablement seule dans des espaces immensément grands et divers.
    Son regard quasiment plongé dans celui de son interlocuteur, Bleizian tentait en vain de cacher les véritables raisons de sa présence ici, la raison qui la poussait à revenir le déranger après huit années sans n'avoir aucune nouvelle l'un de l'autre. Son coeur s'emballant à chaque instant, une partie d'elle ne cessait de lui hurler qu'elle ferait mieux de lui dire au revoir, de partir comme elle était arrivée et de ne jamais revenir le voir tandis que l'autre la suppliait de rester,, cette même partie contrôlait ses jambes, qui, comme de lourds piquets ne faisaient aucun mouvement en avant ou en arrière, elle était là, devant lui, à le regarder, à écouter les quelques phrases qu'il sortait, à entendre le son de sa voix, à sentir son coeur s'emballer à la moindre intonation, ses mains tremblantes, ses yeux humides et ses joues rosies par le froid du vent, elle était là, à le regarder, à bégayer à chaque phrase, à tenter de cacher son anxiété et son excitation de l'avoir revu.
    * Idiote! * se disait-elle intérieurement lorsqu'elle sentait son coeur battre à une vitesse plus rapide que les dix dernières secondes qui venaient de s'écouler. « Je... tu... tu es sûr que... » sans bien même finir ses propres phrases, la jeune femme fit un pas en avant.

    Incontrôlable? C'était le mot qu'elle aurait pu utiliser lorsqu'elle compris qu'elle s'approchait un peu plus encore d'Andras, au fur et à mesure que ses pieds se mettaient à faire un pas, elle voyait son visage se rapprocher d'elle, allant même jusqu'à pouvoir sentir son odeur à chaque rapprochement. La tête baissée en direction du sol, ses mains dans les poches de sa veste en jean délavée, elle finit par se mordre de nervosité sa lèvre inférieure, comme souvent lorsqu'elle était en sa compagnie, elle ne pouvait s'empêcher de sentir un espèce de malaise, ce même malaise qui s'installa dés le début de leur « relation ».
    Quand enfin elle fut à sa hauteur et prête à pénétrer dans la demeure dans laquelle il venait de l'inviter à entrer, Bleizian leva la tête, la tourna en direction d'Andras et le gratifia d'un sourire, aussi sincère soit-il, celui-ci était plus un « merci » qu'autre chose. Puis, passant de nouveau une main dans ses cheveux coupés à la garçonne, elle entra à l'intérieur sans dire un mot.
    Rapidement une douce chaleur s'empara de son corps, réchauffant ses mains, ses jambes ainsi que le bout de son nez, la jeune femme fit quelques pas avant de s'arrêter en plein milieu, levant les yeux tout autour d'elle, elle contempla la décoration de cette demeure. Digne d'Andras, elle ressemblait presque à ce qu'elle s'était imaginée de lui.
    « C'est drôle mais j'avais le pressentiment que tu habitais une maison comme celle-ci. » Le tout agrémenté d'un nouveau sourire alors que son visage tournoyait dans la salle, jamais elle ne s'était imaginée entrer dans sa demeure, sachant parfaitement qu'il préférait sa solitude.

    Faisant finalement un demi-tour, elle se trouva face à Andras qu'elle prit le temps de contempler comme la pièce dans laquelle elle se trouvait, il n'avait décidément pas changer, toujours le même avec son air torturé sur le visage, ses yeux, son regard, jamais elle ne put l'oublier même après huit années.
    « Alors... - marquant un silence, Bleizian lâcha un fin sourire avant de rependre de façon quelque peu timidetu vas bien? » Certes cette question était quelque peu mal venue mais telle était Bleizian, bien que cette question puisse paraître des plus anodines, encore une fois, la jeune femme tentait de retarder le moment où il viendrait à lui demander les raisons de sa venue, non pas qu'elle ne voulait pas le lui dire disons simplement que la jeune femme appréhendait la conversation qu'elle aurait avec lui. « Huit ans... il a dut s'en passer des choses, tu dois avoir vécu beaucoup d'aventures? » Finit-elle enfin par lui demander comme l'aurait fait une petite fille essayant de cacher la bêtise qu'elle venait de commettre.
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Andras C. Maleaume
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MessageSujet: Re: J'aurai cru pouvoir... [R.]   J'aurai cru pouvoir... [R.] Icon_minitimeLun 1 Mar - 23:50

    Même s'il essayait de fuir la profondeur de son regard, l'homme put y remarquer la même hésitation, même infime, qui semblait la diriger depuis qu'il avait ouvert la porte. Le faisant douter pendant une milliseconde, l'incertitude s'estompa quand elle fit un pas en avant. Son attention fut alors happée du vide vers une réalité brusquement absolue. Elle était bel et bien là, si proche, prête à entrer dans son foyer, dans sa vie, une nouvelle fois. Juste avant d'entrer elle le gratifia d'un sourire, simple, sans fantaisies, auquel il ne répondit pas.

    Sans dire un mot, il la suivit à l'intérieur en refermant fermement la vieille porte derrière lui.
    Cette maison n'était ni plus ni moins que son foyer, sa grotte, son repaire, comme un artiste le ferait, il avait su préserver l'essence galloise de celle-ci tout en l'imprégnant de son être, mélangeant à sa manière les pierres et la douce couleur sépia des murs parsemé par quelques unes de ses toiles et une de ses fiertés, une reproduction néanmoins fidèle du Voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich, son peintre impressioniste préférée.. Le salon était spacieux et lumineux grâce à la grande baie vitrée donnant sur la forêt et sa véranda, et approximativement centrés sur la droite se tenait son fauteuil, une petite table basse et un modeste sofa, le tout entouré aux quatre coins de la pièce par quelques meubles en bois dont une table tout juste assez grande pour deux couverts.


    « C'est drôle mais j'avais le pressentiment que tu habitais une maison comme celle-ci. »

    Andras resta quelque peu immobile tandis que son invité regardait tout autour d'elle, comme s'il ne voulait pas la déranger. Depuis qu'il était arrivé à Beddgelert, le nombre de personnes qui avaient pu être considérés comme ses invités et avaient pu voir l'intimité du vieux loup se comptait surement sur une seule main. Même cette petite table perdu dans un coin de la pièce trahissait son manque de sociabilité, il n'avait jamais prit la peine de penser que cette maison était faite pour recevoir et devait brusquement se faire à cette idée. Perdu dans ses pensées, il ne saisissa pas les quelques mots qu'émit Bleizian avant de lui faire face. Soumis à l'attraction, son regard se posa sur la jeune femme. Même en huit ans, elle n'avait pas vraiment changer physiquement, son visage semblait toujours aussi innocent et fragile. En se souvenant de son insignifiant gabarit, il remarqua qu'elle avait prit un petit peu de poids, remplaçant son air d'adolescente par celui d'un beau brin de femme.

    « Alors... tu vas bien ? ...Huit ans... il a dut s'en passer des choses, tu dois avoir vécu beaucoup d'aventures ? »

    " humm...." Andras semblait tout aussi mal à l'aise qu'elle, évitant un peu la question, il commença à se diriger vers son fauteuil tout en reprenant sa phrase..
    "... Tu peut t'asseoir sur le sofa, ce sera... plus confor..confortable que de rester debout... pour.. parler." fit-il avant de s'asseoir. Secrètement, il espérait qu'elle comprenne son comportement, cette gêne qui les possédait le rendait anxieux et c'était un peu sa manière de l'estomper. Il saisissa le paquet de tabac à rouler posé sur la table basse et commença à se rouler une clope. A ce moment précis, sa main n'était surement pas guider par son envie de nicotine, mais bel et bien par sa nervosité. En moins d'une minute, la chose était faite, il porta la clope à sa bouche et l'alluma à l'aide de son zippo. Soufflant la fumée dans le vide de la pièce, il prit une inspiration et commença à parler sans vraiment regarder son interlocutrice.. " Si tu as envie de fumer ne t'gêne pas..." Il tira une nouvelle latte, puis se tourna finalement vers Bleizian en essayant tant bien que mal de retrouver une mine plus agréable..

    " Pour répondre à ta question, il ne s'est pas passé grand chose... J'ai acheté et fait rénover cette maison il y a seulement deux ans et demi.. et avant ba... j'étais dans la même situation qu'au moment de... notre rencontre... et toi ? ...qu'est-ce que tu as fait pendant ce temps ?.."
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