BRHAPSSALLY Ω Here come complications.
Age : 33
Messages : 639
Inscription : 04/12/2009
Âge du perso : 23 ans
Emploi : Sans Emploi
 |  Sujet: Run to forget ― Libre.  Mar 8 Déc - 1:28 | |
| « RUN TO FORGET »
« Who ever thought the sun will come crashing down,
My life in flames, my tears complete the pain,
We fear the end, the dark as deep as river bed. » Ressortir, avancer. Recommencer à prendre des habitudes, les plus normales possible, afin que la vie ne semble définitivement pas trop dénaturée. J’ai inspiré un grand bol d’air frais pour me donner du courage, puis je suis descendue, lentement, de ma voiture, dont les quatre fenêtres étaient grandes ouvertes. J’avais sans arrêt chaud depuis ma transformation, ce phénomène ne m’inquiétait vraiment plus – à dire vrai, c’était même le dernier de mes soucis. La dernière pleine lune était relativement récente, et elle était derrière moi, donc j’avais la certitude d’être tranquille et à peu près calme pour les jours à venir. Observer les lunes devenait une habitude pour moi, toujours porter attention à ce qui se passait dans le ciel d’encre de la nuit.
Il faisait déjà nuit ce soir là, mais la lune était loin d’être pleine. Je souris en verrouillant ma voiture, profitant à fond de ces instants de répit, que j’avais bien le droit de savourer. Des millions de problèmes traversaient ma tête à l’heure actuelle – se bousculaient, même. Mais j’avais bien décidé de les mettre de côté, au moins le temps de faire le tour de ce fichu parc. En courant, je me mis en route. J’avais plus de force, plus d’endurance, je réagissais mieux à l’effort, et cette vérité me fit plaisir. Il fallait bien prendre quelques points positifs, le reste était tellement cauchemardesque. Malgré moi et mes bonnes résolutions, mon esprit eut rapidement fait de se tourner vers ma récente entrevue avec Adriel, et sa proposition de me tenir « en laisse » pour la soirée de ma prochaine transformation. Cette idée me répugnait, mais ce qui m’avait fait hésiter, c’était le fait que je ne voulais imposer à personne cette condition qui était désormais mienne.
Tout en continuant à courir, j’ai grimacé de douleur en pensait à la sensation qui m’habiterait, si j’apprenais, le lendemain d’une soirée de pleine lune, que j’étais responsable de la mort ou de la transformation de quelqu’un. Je pense que je m’en voudrais vraisemblablement à mort, et que, pas grand-chose alors ne me raccrocherait au peu de positif que je voyais de moi.
C’était vrai que j’avais depuis ma transformation du mal à comprendre ce que j’étais, mais surtout, pourquoi j’étais. Tant de questions qui rendaient d’autant plus difficile mon adaptation à mes nouvelles conditions de vie. Le plus difficile résidait sans aucun doute dans le fait d’être coupée de tout contact avec mes anciens proches. Ma mère, même si je la haïssais, j’aurais donné n’importe quoi juste pour qu’elle me hurle dessus sans risquer de se faire tuer à la prochaine pleine lune. Ma sœur, à laquelle je confiais tout, même mes pires états d’âmes, et qui devait se faire un sang d’encre à l’heure actuelle, se demandant dans quel pétrin j’avais encore pu me fourrer pour en arriver à couper les ponts avec l’intégralité du monde. Ces gens là devaient être malheureux de ne pas avoir de mes nouvelles, mais qu’en serait-il s’ils découvraient ce que j’étais devenue ? Ma mère en mourrait, sans doute. Sans parler du fait que je pouvais les blesser à n’importe quel moment de mes transformations, même involontairement. Le seul avec lequel je parlais encore était Matthias. Et Adriel, que je m’efforçais de fuir, mais qui me trouvait toujours avec une aisance folle.
J’ai fait le tour du parc une première fois sans réellement m’en rendre compte, puis j’ai pivoté vers le lac. C’était magnifique, il faisait à peine nuit, et les gens se promenaient dans le froid pour se changer les idées, ou coupaient par le parc puis le lac pour rentrer chez eux. J’étais en t-shirt, détail qui n’échappa pas aux dames qui passèrent, emmitouflée dans leurs manteaux.
Je me suis assise au bord de l’eau, vraiment proche, pour observer mon reflet dans l’eau froide. Les gens allaient et venaient, et c’était comme si plus rien d’autre n’avait d’importance.
|
|
Accueil 