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 I am scared of nothing, even you. | SIB |

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I am scared of nothing, even you. | SIB | Vide
MessageSujet: I am scared of nothing, even you. | SIB |   I am scared of nothing, even you. | SIB | Icon_minitimeLun 14 Déc - 2:55

I am scared of nothing, even you. | SIB | Alexander-Skarsg-rd-alexander-skarsgard-8887150-100-100 & I am scared of nothing, even you. | SIB | Agtwrewr
© ... & © wenny0517
SAHEL INGVAR BLOMKVIST & GIOVANNA BRANWELL


Cinq heures du matin d’après le cadran digital de mon radio réveil. J’avais rêvé de ma mère. Chose plutôt étrange parce qu’en général je ne rêvais pas d’elle. Elle était dans sa robe de mariée, jolie comme un cœur, magnifique même. Dans mon rêve, j’étais à côté d’elle, je lui tenais la main pendant que de l’autre côté, elle tenait le bras de mon père. Mon père, il était élégant dans mon rêve. Maintenant, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Je ne l’ai jamais connu rayonnant. Je l’ai juste vu dans les photos, avec ma mère. Putain, faut que j’arrête mon délire de regarder la photo de mariage de mes parents. En même temps je me vois mal la brûler. Elle en ferait une de ses crises, ma grand-mère. Je la vois déjà en train de rouspéter après mon père car il m’a mal élevé. Alors que c’est complètement faux. On sait bien tous les trois qu’ils m’ont élevés à deux. La présence maternelle, c’était la mère de mon paternel. Ce n’est peut-être pas si mal.

Aux alentours de la demie, je me suis levée. Je ne suis pas une grosse dormeuse. Et puis, je m’étais couchée tôt la veille. Entre mon père qui travaille comme un fou et qui est fatigué le soir et ma grand-mère qui … Qui est juste vieille, je me vois mal errer dans la ferme. Ca y est je prends l’habitude des poules. Je ressemble d’ailleurs à une poule. Moi, face à mon miroir en train de grimacer. Heureusement que je n’ai pas de cernes. Enfin ce n’est pas comme si les gens me regardaient. D’ailleurs, ils ne doivent voir que mes cheveux. Ce n’est pas avec mon un mètre cinquante-cinq qu’on me prendra pour une grande – en âge, j’entends. Ouais, si je fais un gosse au moins, on me prendra pour une jeune femme de dix-neuf ans et non pour une préadolescente de douze ans. Je leur en foutrais moi des préado’.

Après être passée devant mon miroir, j’ai été prendre un bain. Parce que j’aime les bains. Se détendre et tout et tout. Je sais que c’est mal, surtout pour les arbres. En même temps, j’arrêterais de prendre des bains quand les fumeurs arrêteront de foutre de la fumée polluante partout. Je devrais peut-être commencer à fumer. Ca ferait sexy, ça ! Bon, pas au début, évidemment. Mais après un ou deux paquets, je serais genre la reine de la fumette. Dommage, je n’ai pas de fric à gaspiller. Ah oui et mes poumons aussi. Ouais non, juste pas de fric. Quand j’ai été m’habiller, j’avais pris de bonnes résolutions. Chercher un travail. Et puis, c’est en me coiffant je crois que j’en avais déjà marre de cette hypothèse. A six heures j’ai été faire le petit dej’ pour mon père. Ca me démoralise, quand je le vois se lever tôt pour me nourrir. Le paradoxe, c’est que ça me donne encore moins envie de trouver un job. J’ai été piochée deux clémentines dans la corbeille de fruit et je suis partie. Mon père me fait confiance et sait bien que je ne suis pas une fille à problèmes. Juste un peu feignasse. Merci papa.

Habillée d’un jeans, d’un chemisier, d’une veste en cuir, d’une écharpe et des tennis rouges, j’ai pris mon vélo et je suis sorti de la propriété. La veille ma grand-mère m’avait dit d’aller au marché pour prendre de la nourriture. En même temps, ce n’est pas à sept heures moins le quart que je vais trouver les stands ouverts. J’irais dans la matinée. Je ne sais plus comment, mais je me suis retrouvée vers la vieille église. J’ai posé mon vélo et je suis entrée dans La Forêt Interdite. Sauf que celle-ci est moins effrayante que dans Harry Potter. Et qu’elle n’est pas interdite… Je me suis baladée, m’éloignant parfois du sentier, avec ce brouillard, ce n’était pas évident de ne pas se casser la figure. Mais bon, ce n’est pas comme si je ne connaissais pas cette forêt comme ma poche. Je me suis ensuite assise sur un tronc d’arbre déraciné et j’ai levé la tête, regardant le soleil se lever à travers les feuilles des grands arbres. J’aime voir le soleil se lever. Voir disparaitre les étoiles. Et puis ici, il n’y a pas de pollution alors on peut admirer le ciel. J’attendais donc le lever du soleil, patiemment. Ce n’est pas comme si on m’attendait autre part.

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I am scared of nothing, even you. | SIB | Vide
MessageSujet: Re: I am scared of nothing, even you. | SIB |   I am scared of nothing, even you. | SIB | Icon_minitimeLun 25 Jan - 0:17

I am scared of nothing, even you. | SIB | 18349448I am scared of nothing, even you. | SIB | Ellen-grass2
Soundtrack: Crack Maniac - Babx

    La nuit de Sahel n'avait pas été de tout repos non plus. Insomniaque de nature, devenir loup-garou n'avait pas été un problème pour lui. Les nuits de pleine lune n'étaient que des nuits blanches de plus. La différence majeure, bien entendu, était que pendant les nuits de pleine lune, il chassait, courait dans les bois, etc. Le reste du temps, il lisait beaucoup, regardait les films qu'il n'avait jamais eu l'opportunité de voir, jouant du piano, beaucoup, avec la sourdine pour éviter de déranger les voisins. Étrange, cette dernière petite attention pour un mec comme Sahel? Oui. Le piano, la musique, tout ça le rendait sensible, et c'est sans doute pour ça qu'il ne disait jamais à personne qu'il était pianiste, et qu'il ne montrait à personne la pièce où trônait son piano. Bref. Cette nuit là n'avait pas été une nuit de pleine lune, et il se demandait maintenant si ce n'était pas encore plus crevant. Après avoir fermé le Limelight (et s'être engueulé avec Skynie qui avait fait les yeux doux à Joshua toute la soirée au lieu de bosser), il s'était rendu directement chez lui, avait fermé tout à clef, et avait prit un bouquin. Les souffrances de jeune Werther, Goethe. On ne fait pas les choses à moitié, quand on s'appelle Sahel Ingvar Blomkvist. Il avait bu un verre ou deux - quand il était seul, ça ne le gênait pas de perdre le contrôle de son corps. Personne n'était là pour en profiter, et il n'était pas du genre à sortir de chez lui pour aller faire un truc con. Puis il avait pianoté vaguement, mais ce soir-là, l'envie lui était passée très vite. Il s'était blotti dans le canapé. Il doutait de lui, Sahel, il se sentait terriblement mal, et refusait sauvagement de l'admettre. Évidement, la chose n'était pas simple. Se faire une façade, c'était sa spécialité, ça n'en restait pas moins dur à tenir. Devant Skynie, particulièrement, Skynie pour qui il était un géant au cœur de pierre, et comptait bien le rester. Il se fabriquait un personnage, oui, mais comme tout le monde. Le monde est une gigantesque pièce de théâtre. Certains acteurs sont juste plus exubérants que d'autres - quoique exubérant n'était peut être pas l'adjectif qui convienne le mieux à Sahel. Comment prétendre quand on est paumé, et qu'on est fatigué au moindre geste? Comment jouer quand on ne veut pas? Mais voilà, il fallait bien des hauts et des bas, même pour les mecs aussi résistant que l'épée du Roi Arthur nichée dans son bloc de pierre. Il fallait patienter, se battre avec lui-même, et advienne que pourra. Il était resté étendu sur son lit toute la nuit, à regarder le plafond, à manger des conneries, à rêver de supporter la fumée de cigarette pour pouvoir s'en griller une, à ce moment même. Au lieu de ça, il avait mis de la musique, très fort pour une fois. C'était une musique plutôt calme, feutrée. Genre, jazz. Il n'avait aucune idée de qui elle était. Il avait mis une radio au hasard; d'ailleurs, c'était une agréable surprise de découvrir que dans ce coin paumé il y avait au moins une radio qui valait le coup. Enfin, bref. Fascinant comme dilemme personnel. Il avait fini par éteindre, fatigué du bourdonnement incessant des ondes.

    Vers cinq heures, il avait ouvert les yeux. Il ne s'était pas endormi, non, il avait juste reposé ses pupilles. Il avait besoin de lunettes, mais, franchement, vous voyez Sahel porter des lunettes? Être allongé commençait à le lasser. Il se releva, et, juste assis sur son lit, fixa les piles effarantes de bouquins qui s'étalaient au sol. Sahel lisait beaucoup trop. C'était sans doute la raison de ses problèmes optiques. C'était drôle, d'ailleurs, que ce soit autant le bordel chez lui, alors qu'il exigeait une propreté impeccable au Limelight, et que c'était les principales causes de ses disputes avec Skynie: il en profitait pour faire de Joshua son larbin à passer le balai. Bref. Il se leva, bougea un ou deux bouquins comme si ça allait arranger les choses, passa finalement ses doigts dans sa barbe naissante, lassé, et passa dans le salon, enfilant une chemise qui trainait sur un canapé. Sans hésitation aucune, il sortit dans le froid de l'aube. Il n'était plus sensible au froid depuis un certain temps. Sa condition de loup-garou? Oh, non, pas tant que ça. C'était surtout ses origines scandinaves. En Suède, il faisait presque constamment moins quarante, voire pire, l'hiver, et pas tellement mieux le reste du temps. Ce qui ne les empêchaient pas de nager en plein air, de sortir en tee-shirt, etc, etc. Donc ici, pour lui, c'était de la rigolade. L'été! La canicule! Une bagatelle, en somme. Il se promena donc, les mains dans les poches, attendant de voir à quelle heure le soleil se lèverait. Il n'était pas pressé. Il n'avait pas envie d'aller faire l'inventaire, au Limelight. C'était quelque chose qui l'avait toujours fait rigoler, puisque c'était assez simple, ce qui permettait à lui et Skynie de s'engueuler copieusement. Mais depuis que l'autre, là, avait débarqué, l'inventaire, c'était plutôt silencieux, et baveux pour Sky. Non, ok, il exagérait, et en plus, il avait l'air d'un vieil amant jaloux. Mais enfin, c'était légitime, non? Skynie était la seule personne avec qui il pouvait jouer et s'amuser en sachant que les limites ne seraient jamais totalement dépassées, puisque jamais ils ne se brouilleraient à mort. Fallait-il qu'il se trouve une autre 'victime'? Fallait-il qu'il retourne dans les jupes de Matilda? Fallait-il qu'il essaye de tomber amoureux? Hahaha, Sahel amoureux. Un désastre. Un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il devait avouer qu'il n'avait jamais essayé. Il n'avait jamais, au grand jamais été amoureux. Il avait eu des conquêtes, oui, des millions. Il était profondément attiré par les femmes. Mais pas de là à leur donner son amour. C'était un truc trop sensible, encore une fois. Un psychiatre à deux balles lui aurait dit qu'il ne pouvait pas aimer une femme par peur de tout faire foirer, à cause de son passé. Foutaises. Sahel était indépendant, c'est tout. Un loup solitaire, ça fait quoi avec une femme collée à ses basques?

    C'est après ces réflexions qui, il le savait, tournaient autour du pot plutôt que ne résolvaient un problème, qu'il entendit des pas, suivis, il le sentait, d'un vélo. Il s'accroupit, et courut le plus discrètement possible vers la source du bruit. Et là, derrière un arbre, il aperçu Giovanna, belle comme un cœur, puant l'innocence à deux kilomètres. Il sourit, sans savoir vraiment lui-même ce que ce sourire signifiait.
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