BRHAPSSALLY Ω Here come complications.
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 |  Sujet: Coming back to basics ? - Everlee  Mar 26 Jan - 1:29 | |
| Anxieuse. Est-ce que j’étais vraiment anxieuse ? Pour ça ? Je ris légèrement à ma remarque intérieure, avant de plonger une nouvelle fois mes mains dans mes poches, pour en ressortir un minuscule collier que je gardais là depuis toujours. Il faisait froid dehors, mais je ne portais qu’un pull. Mon corps devait tourner aux alentours des 42°C. C’était la température normale des jours de calme – je m’étais amusée à prendre ma température au cours de mes différentes humeurs d’une journée, c’était, en réalité, à la fois significatif et drôle. J’aurais du, pour camoufler mon insensibilité au froid ambiant, mettre un manteau, ou au moins le jeter sur mes épaules, mais je ne supportait plus d’avoir trop chaud. Avoir chaud tout le temps était déjà légèrement agaçant, pour ne pas en plus se rajouter de plaies. Bref.
Nous étions quelques jours après la pleine lune, c'est-à-dire suffisamment longtemps après pour que toute séquelle soit effacée, et assez longtemps avant pour ne pas risquer de provoquer un quelconque accident par mégarde ou inattention. C’était après, et uniquement après avoir fait tous ces calculs précautionneux que j’avais décroché mon téléphone pour appeler Everlee.
Nous nous étions rencontrées par hasard, à vrai dire, et moi qui avait coupé tout contact avec les humains de mon entourage, Matthias exclu, je devais bien avouer qu’une présence normale, attentive et juste… humaine me manquait terriblement. En quelques sortes, elle me rappelait ma sœur, que je n’avais toujours pas revue depuis ma première transformation. Je n’en blâmais même plus Adriel, à vrai dire, je savais juste que la revoir ne rendrait pas les choses faciles, parce qu’elle poserait des questions, auxquelles je ne pourrais pas répondre. Comment justifier ce que j’avais fait quelques mois auparavant ? Je commençais tout juste à me faire à ma nouvelle vie de recluse, et je démarrais, avec fierté et anxiété, de nouvelles amitiés. Si je l’apercevais, alors j’aurais aussitôt fait de re-sombrer dans la dépression. Et puis, ça me mènerait tout droit vers ma mère, et je ne savais pas mentir à ma mère, ce qui au regard de ma nouvelle condition légèrement difficile à avaler me semblait délicat à assumer.
Bref. J’avais légèrement changé d’état d’esprit cependant, et le rendez vous que j’avais fixé à Everlee en témoignait parfaitement. Je m’étais réouverte, un peu, aux autres, ne passant plus la journée à crier vengeance ou a regretter le passé. Je savais à quoi m’en tenir, c’était difficile à supporter mais c’était comme ça, rien ne pouvait me faire revenir en arrière.
Il fallait dire que passer les soirs de pleine lune enfermée et enchainée dans une maison avec un autre loup était plutôt utile, dans le cas présent. J’apprenais de ces soirées, non seulement sur ma condition, mes capacités, ma façon de percevoir les choses, mais aussi sur lui. Et ça me semblait capital, dans ma marche vers l’acceptation parfaite de moi. J’ignorais si elle viendrait un jour, mais au moins, j’étais en chemin.
Remettant correctement mon sac sur mon épaule, j’ai rangé le collier que je venais de sortir de ma poche, et j’ai observé avec attention les gens autour de moi. Ils avaient tous une odeur particulière, qu’il m’était désormais possible de distinguer, même dans une foule, bien que sans savoir laquelle appartenait à qui. C’était assez bizarre autrefois, mais devenait de plus en plus naturel aujourd’hui. J’ai secoué la tête, tournant le regard vers le bar devant lequel on s’était donné rendez-vous. Je tenais à la voir, parce que je voyais vraiment en elle une nouvelle amie pour le futur, et que ça faisait un bien fou de voir d’autres gens. C’était sans doute un peu égoïste, parce qu’elle n’était pas au courant de qui j’étais vraiment, mais elle était nouvelle en ville, et moi qui vivait ici depuis toujours, j’estimais pouvoir lui servir de guide, si elle en avait besoin. Le bar était plutôt calme, c’était parfait, ça m’éviterait sans doute l’éternel mal de crâne en rentrant chez moi.
J’ai attendu encore quelques minutes, puis je l’ai vu arriver, au loin. J’ai poussé un léger soupir de soulagement, parce que la peur m’avait effleurée qu’elle ne vienne pas, et puis finalement, je lui ai souri, en évitant cependant les contacts physiques qui m’auraient révélée brulante.
« Hey… Bonsoir. Tout va bien ? »
J’ai remis de nouveau mon sac en place, avant d’ajouter, complice.
« Tu t’es faite à la ville ? »
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