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 Inside is a riot about to explode into flames [R.]

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Inside is a riot about to explode into flames [R.] Vide
MessageSujet: Inside is a riot about to explode into flames [R.]   Inside is a riot about to explode into flames [R.] Icon_minitimeJeu 28 Jan - 20:21

Inside is a riot about to explode into flames [R.] 219q3xt

Do you really want me dead or alive to torture for my sins ?
Do you really want me dead or alive to live the lie ?

« Cathan ? Ca va, vieux ? T’es là-dedans depuis au moins une demi-heure, on a besoin de toi ici. »

Expulsant le contenu de son estomac pour ce qui semblait être la millionième fois, Kane répondit à son collègue par un violent coup de pied dans la porte. S’il était enfermé dans les toilettes depuis autant de temps, c’était très certainement parce qu’il ne se sentait pas bien, qui pouvait être aussi stupide pour ne pas comprendre cela ? Il était clair que Sullivan aurait préféré être en train de travailler en ce moment-même plutôt que de vomir tripes et boyaux sans interruption. Finalement, son calvaire parut prendre fin sous la forme d’un délicat fumet de viande crue – aussi paradoxal que cela puisse être, imaginer de la nourriture ne renforça pas sa nausée – et il regarda d’un œil torve l’eau souillée s’évacuer dans la cuvette. Il resta un instant sans bouger, tous les sens aux aguets. Il se rendit compte qu’il pouvait entendre les conversations ayant cours dans la cuisine – la plupart sur son compte - mais également le tintement des couverts dans la pièce principale du restaurant. Il se décida à retourner au travail et lorsqu’il poussa la porte des vestiaires, il fut assailli par des sons trop bruyants, une lumière trop vive et des odeurs oppressantes de brûlé et de parfums. Une migraine le figea sur place tandis qu’il sentait approcher ce même collègue qui l’avait harangué quelques minutes plus tôt. Les yeux fermés pour combattre la douleur causée par les alentours, il essaya de mettre un pas devant l’autre et de se diriger vers son poste de travail avant que quiconque n’ait le temps de lui adresser la parole. En vain. « Putain Sullivan, tu faisais quoi là-dedans ? » Le commis ne répondit pas immédiatement, il ouvrit le robinet le plus proche et s’appliqua à se nettoyer les mains comme les règles d’hygiène élémentaires le prévoyaient. « Un gommage de la peau, ça ne se voit pas ? » Un regard lourd d’incompréhension lui tomba dessus, ce qui lui causa une bouffée de chaleur inexplicable. « Pas vraiment. » Un moment de silence passa entre les deux tandis qu’il s’essuyait désormais les mains. « T’as une sale gueule, tu sais ? » Kane siffla un « merci, toi aussi » entre ses dents, suffisamment bas pour que lui seul puisse entendre avant de se remettre au boulot. Il n’avait pas épluché trois légumes – des courgettes – qu’il se redressa en jurant. « Bordel de merde ! » L’équipe entière se retourna vers lui d’un mouvement commun, les expressions de ses collègues divergeant de l’un à l’autre mais représentant toutes plus ou moins le même sentiment : l’étonnement. De mémoire d’homme, personne au Blue Bay n’avait entendu Cathan Sullivan dire des grossièretés. Encore moins gratuitement. Il porta son doigt fraîchement coupé à ses lèvres, essayant tant bien que mal de ne pas se soucier des regards qui pesaient sur sa carcasse trop faible pour tous les supporter.

Puis l’obscurité l’entoura. Lorsqu’il retrouva ses esprits, il était à l’extérieur du bâtiment, du côté des poubelles qui s’amoncelaient le long du trottoir. Il ne se souvenait pas des circonstances qui l’avaient amené jusqu’ici mais il jugea bon de ne pas se poser trop de questions. Sa tête lui faisait déjà un mal de chien, inutile d’en rajouter. Il demeura de longues minutes immobile, son corps le plus droit possible, sachant que la moindre bourrasque de vent pourrait le faire trébucher, à ne rien faire d’autre qu’écouter les bruits lointains du restaurant, derrière lui. Puis il se mit en route, d’une démarche semblable à celle d’un zombie stéréotypé, direction nulle part. Il leva les yeux au ciel, qui commençait à s’obscurcir depuis que la course du soleil était sur le point de prendre fin. Encore une foutue journée qui prenait fin. Il ne les voyait plus passer depuis plusieurs semaines ; il avait l’impression de survoler sa propre existence sans être maître de ses actions. Il était perdu et, bien qu’il en fût conscient, il continuait de se fermer aux seules personnes susceptibles de lui venir en aide. En effet, il ne se souvenait pas avoir tenu une réelle conversation avec Sadie et Zachary, qu’il évitait tous deux comme s’ils étaient porteurs de la peste. Peut-être aurait-il mieux valu que cette hypothèse soit vraie, auquel cas il n’aurait pas été en cause – seul son subconscient serait à blâmer de vouloir le préserver d’une telle maladie. Mais l’irrémédiable vérité lui revenait toujours en pleine face : c’était lui le fautif dans l’histoire. Il était psychologiquement endommagé et regrettait sincèrement que cet état de fait ne lui tombe dessus qu’à cet instant précis. Il devait être fou depuis toujours, ou au moins depuis le fameux accident qui avait ôté la vie à sa famille, alors pourquoi son cerveau ne se réveillait-il que maintenant ? Il n’avait vécu aucun événement traumatisant – en dehors de l’attaque du loup il y avait un mois, mais il s’en était plus ou moins bien remis –, au contraire, il avait tout pour être heureux. Pourquoi donc était-il hanté par des cauchemars ? Quelle était la cause de ce mal être généralisé qui mettait à sac ses défenses aussi bien physiques que psychologiques ? Peut-être était-ce lui qui était malade ; un cancer ou quelque chose du genre qui se manifestait de la façon la plus douloureuse qui soit. Oui, ce devait être ça. Une maladie grave. Ses jours étaient comptés.


« Il y a quelqu’un ? » lança-t-il à la cantonade, ne reconnaissant pas l’endroit où il se trouvait et ignorant si le bruit qu’il venait d’entendre était réel ou le simple fruit de son imagination. « S’il y a quelqu’un, montrez-vous, je suis déjà assez perturbé comme ça. Je ne suis pas armé, ni dangereux. » Il ouvrit les bras en signe de soumission. « Enfin, je pense ne pas l’être… » Sa voix se perdit dans une murmure alors que sa bouche semblait désormais remplie de coton. Ses genoux se dérobèrent, il s’écroula contre le macadam sans ressentir la moindre douleur. C’était comme si son organisme tout entier avait décidé de le lâcher à cet instant précis. Il n’avait pas mal, il ne pensait plus à rien. Et c’était bon, si bon, de ne plus avoir le contrôle, de se laisser aller au vide intersidéral qui composait sa boîte crânienne. « Je ne suis pas dangereux, » répéta-t-il, les bras en croix, au beau milieu de la route, à la merci des roues de n’importe quel véhicule qui se déciderait à passer dans le coin.
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