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 One way or another [R.]

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One way or another [R.] Vide
MessageSujet: One way or another [R.]   One way or another [R.] Icon_minitimeLun 7 Déc - 2:18

ONE WAY OR ANOTHER
One way or another [R.] Iwlo4w One way or another [R.] 3502ywj
ABERNATHY LIDVACK & NOHLAN GALLAGHER


Spoiler:


    « Le numéro que vous avez demandé n’est plus attribué. »

    Abby grommela en entendant une fois de plus cette voix synthétique lui annoncer son échec. Ca faisait bien une semaine qu’elle n’avait pas fait d’avancée signifiante dans son enquête et ça commençait à lui peser. Certes elle n’avait pas pris le temps de rappeler toutes les ‘sources’ qui s’étaient manifestées après son appel à témoin sur son site mais il fallait dire que la plupart n’étaient que des psychopathes en puissance qui manquaient d’attention. Sa meilleure amie l’avait prévenue, son enquête commençait peut-être à prendre forme mais plus elle avançait vers ce qu’elle pensait être la vérité plus elle se rapprochait d’un certain danger. Abby avait beau faire la fière devant son amie en lui riant au nez elle n’en était pas moins angoissée lorsqu’elle se retrouvait seule le soir.

    Fixant d’un regard morne le calepin qu’elle tenait à la main elle jeta un œil à son patron qui la fixait depuis son bureau. Elle devait terminer son article avant ce soir si elle ne voulait pas se faire virer. Depuis son agression elle n’avait pas franchement la tête à son travail et pourtant elle avait toujours besoin de son salaire et surtout d’avoir accès aux différentes ressources que lui offrait le journal, il ne valait donc mieux pas pour elle qu’elle se fasse renvoyer maintenant. Vidant sa tasse de café elle se passa rapidement une main dans les cheveux avant de se lancer. C’est presque par automatisme qu’elle rédigea son papier. Rien d’intéressant, une simple feuille de chou sur l’effondrement du petit pont de pierres tant apprécié par les amoureux du village. Article imprimé. Déposé sur le bureau du rédacteur en chef et elle était bonne pour une soirée de détente.

    Elle avait perdu l’habitude de sortir seule depuis son agression pour la simple et bonne raison qu’elle angoissait à l’idée de se retrouver isolée dans une ruelle sombre. Pourtant elle s’était faite une raison, il ne fallait pas qu’elle s’arrête de vivre. Elle devait prendre son courage à deux mains. Elle fit un saut chez elle pour avaler rapidement un dîner préparé par sa tante et se changea avant de filer vers le Bristish Lion. Elle n’avait pas pour habitude de fréquenter ce pub, habituellement elle était une cliente fidèle Tippy’s qui appartenait à son ex-mari, mais ce soir elle voulait changer de décor. Alors qu’elle se faufilait avec appréhension entre les clients elle sourit en voyant l’un deux monter sur la petit estrade pour entonner un air bien connu d’un de ses groupes préférés. Ainsi donc c’était soirée karaoké. Rien de mieux pour une adepte comme elle. Elle ne mit pas bien longtemps à trouver le responsable de l’équipement et lui glissa un mot à l’oreille. Déposant son sac et sa veste dans un coin elle attendit patiemment que l’homme termine de s’époumoner sur scène avant de prendre sa place. Les premières notes de musique s’échappèrent des enceintes, elle fixa la clientèle qui l’épiait en silence, curieux de voir ce qu’elle allait donner. Elle hésita un instant, songea à s’enfuir en courant puis se résigna, sourit au public et se lança.

    La blonde se lâcha totalement, comme à chaque fois qu’elle chantait. Elle s’amusa, pris son pied, joua avec le public et surtout elle oublia toutes ses craintes et inquiétudes de ces dernières semaines. Lorsque la chanson se termina elle se surpris à regretter qu’elle ne continue pas encore un moment mais descendit rapidement de l’estrade. Rejoignant le bar elle se jucha sur un des tabouret haut et fit signe au barman. « S'il vous plait, servez-moi ce que vous avez de plus fort dans cette maison. » Lança-t-elle en souriant.
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MessageSujet: Re: One way or another [R.]   One way or another [R.] Icon_minitimeLun 7 Déc - 17:50

« Ladies and gentlemen... » entonna-t-il avec les mêmes inflexions qu'un vieil prestidigitateur. « Je déclare officiellement ouverte notre nouvelle nuit de foooolie ! » Des acclamations enthousiastes le saluèrent et il leva les mains pour faire taire la foule. « Vous connaissez tous les règles... Chantez jusqu'à en perdre la voie. Sauf toi Roger. » fit-il en pointant un homme bedonnant ce qui fit s'esclaffer les habitués. « Laisse un peu le micro aux autres... » Et les rires redoublèrent. « N'oubliez pas que chaque participant a le droit à sa bière gratuite. » Les clients se mirent à taper sur la table et à entonner une chanson à la gloire du barman. Cette fois Nohlan leva les mains en l'air pour les encourager à chanter plus fort, battant la mesure d'un pied. Lorsqu'enfin il se calmèrent tous il leur souhaita encore une bonne soirée et descendit de l'estrade.

Ne rencontrant qu'un succès mitigé au départ, les soirées karaoké du BL attiraient une foule de plus en plus nombreuses car l'ambiance y était bon enfant et la bière y coulait à flot. Les gens savaient tous qu'ils venaient passer ici une bonne soirée et les bagarres éclataient rarement. De même que personne n'osait se moquer de quelqu'un qui avait le courage de monter sur scène, tout chanteur horrible soit-il. C'était la règle de la maison. Pour conserver l'ambiance il n'y avait volontairement aucun prix à gagner, chaque participant était logé à la même enseigne et c'était une affaire qui roulait. Ce soir encore on pouvait voir que les petites affichettes dans la ville avaient attiré l'attention et que tous étaient venus dans l'idée d'oublier les étranges phénomènes qui frappaient la ville. A tout moment on pouvait sentir cette menace planer sur chaque conversation murmurée mais pas ici. Pas maintenant. Tous les ennuis avaient été abandonnés sur le pas de la porte.

Retrouvant son coin favori, Nohlan se mit à servir les gens agglutinés au bar, gardant un œil attentif sur ce qui se passait sur scène, poussant les habitués à encourager les chanteurs en poussant des cris ou en faisant des moulinets avec ses bras. Les applaudissements fusaient et à chaque nouvelle prestation l'ambiance se réchauffait. Elle fut presque à son comble lorsque Roger fit son numéro habituel. Ce n'était pas qu'il était un chanteur sensationnel, c'était juste qu'il se foutait de ce à quoi ressemblait ce qu'il pouvait faire, il y croyait tout simplement et donnait de la voix mieux que quiconque. Ses déhanchés étaient devenus mythiques ainsi que son salut final. Nohlan en aurait bien réclamé une seconde chanson en criant à tue-tête si la scène n'avait pas été soudain investie par une blondinette à la silhouette gracile. Bien qu'il ne l'ait vue qu'à une distance raisonnable à chaque fois. Bien qu'elle n'ait jamais posé ses yeux sur lui. Bien qu'il n'ait même jamais entendu sa voix il la reconnut tout de suite au travers de l'obscurité de la pièce. Il était devenu son ombre. Ignoré. Et pourtant palpable. Il se sentit soudain mal à l'aise, à se demander depuis combien de temps elle était là sans qu'il l'eut remarquée et sa gêne augmenta d'un cran quand elle se mit à chanter. Ses paroles lui semblait tout droit destinées. Ou alors il avait viré parano. Vraiment parano.

Interdit il la regarda évoluer sur scène. Endiablée. Sexy. Mais aussi terriblement touchante, à sa manière. Il comprenait mieux pourquoi il ne parvenait à se défaire de son souvenir. Pourquoi il ne pouvait plus passer une journée sans la voir. Il avait essayé de se convaincre que c'était pour sa sécurité mais c'était faux. Elle ne risquait rien. Il n'avait jamais décelé la moindre menace planant sur elle. Et pourtant il était toujours là. Une fois qu'elle eut fini son numéro elle se dirigea droit vers lui et l'envie le prit d'aller se cacher sous le comptoir. Mais elle prit place sans rien laisser paraître et quand elle lui adressa la parole, dans ses propos ne transpirait aucune interrogation. Soulagé – quoi que - il en vint à la conclusion qu'elle ignorait qui il était et il s'avança avec une chope.

« Je vous propose de commencer avec une bière. Offerte par la maison pour avoir osé monter sur l'estrade. Sacré numéro que vous nous avez fait là... Et vous avez attendu tout ce temps avant de nous en faire profiter ? » fit-il en roulant un peu des mécaniques, un sourire ravageur planté sur son visage. Il avait réalisé qu'à l'instar de l'époque où il était adolescent et rachitique, un sourire pouvait maintenant lui accorder à peu près tout ce qu'il voulait.

« Vous repartez avec Roger si vous recommencez... » avança-t-il avec un petit rire, ne sachant trop comment engager la conversation.
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MessageSujet: Re: One way or another [R.]   One way or another [R.] Icon_minitimeJeu 10 Déc - 15:34

    Abby avait remporté un joli petit succès avec sa chanson. Non pas qu’elle était une artiste de grand talent mais elle avait du réussir à transmettre sa passion et son énergie à la clientèle de British Lion et c’était tout ce qui comptait pour elle. Elle serra quelques mains et salua plusieurs connaissances avant de se jeter sur le bar assoiffé. N’étant pas familière des lieux elle n’en connaissait que très peu les employés et les habitués pas plus que les traditions. Elle esquissa un sourire en voyant le barman poser devant elle une énorme chope de bière. Il ne fallait pas oublier qu’au Pays de Galles comme en Ireland on aimait par-dessus tout cette boisson ambrée, et même si Abby aurait aimé quelque chose de plus fort elle n’allait pas rechigner et descendit la moitié du verre sans sourciller avant de reporter son attention sur l’homme qui lui faisait face.

    Elle se surprit à penser qu’il n’était absolument pas normal qu’elle ne l’ait d’ailleurs pas remarqué plus tôt. Même si le Lion n’était pas son QG ce n’était pas la première fois qu’elle venait et il était étonnant qu’elle n’ait pas remarqué bien avant ce charmant barman au sourire ravageur. Une chose était certaine, désormais elle reviendrait bien plus souvent… « Je ne suis pas une habituée des lieux… Et puis vous avez des piliers de karakoé ici… » Elle jeta un œil à l’homme qui montait sur scène acclamé par la clientèle. « J’avais peur de leur piquer la vedette vous comprenez. » Ajouta-t-elle espiègle avant de reporter son attention sur le barman.

    La remarque qui suivit la fit rire et elle lorgna vers le fameux Roger fièrement accoudé à l’enceinte près de la scène. « Je ne sais pas ce que j’attends vous avez raison ! » Elle fit mine de regarder l’homme bedonnant avec un regard envieux puis s’esclaffa de nouveau en se retournant vers le bar et avala rapidement le reste de sa bière. « Je pense que c’est perdu d’avance, il a déjà beaucoup trop de fans, je n’ai aucune chance… » Souffla-t-elle d’un ton faussement déçu en poussant sa chope vide vers le jeune homme. « Il ne me reste plus qu’à boire pour oublier que je viens de passer à côté de l’homme de ma vie ! » Elle désigna la ligne de bouteilles derrière le barman et pointa du doigt les alcools les plus forts. Elle n’était pas là pour se soûler mais elle avait bien besoin de quelque chose d’un peu plus fort.

    Le temps qu’elle passe par les toilettes et une rangée de shooters avait pris place devant son tabouret. Elle adressa un sourire éclatant au barman et se jucha de nouveau sur son siège avant de croiser les bras sur sa poitrine. « Vous m’accompagnez ? » Lança-t-elle avec une lueur de défi dans le regard. « Je sais que vous êtes en service mais je déteste boire seule… » Elle fixa les minuscules verres remplis d’alcool et rit doucement. Elle se saisit de l’un d’eux qu’elle avala d’une lampée avant de le reposer sèchement sur le comptoir avec un sourire victorieux accroché aux lèvres. « Au fait, je m’appelle Abernathy ! » Elle tendit une main par-dessus les verres sans cesser de sourire.
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MessageSujet: Re: One way or another [R.]   One way or another [R.] Icon_minitimeLun 14 Déc - 22:37


Amusé Nohlan suivit le regard de la jeune blondinette et un sourire s'afficha sur son visage alors qu'il détaillait la foule d'heureux qui s'égosillaient. Il avait parfaitement réussit à faire de cet endroit ce qu'il avait toujours voulu. Un coin où les gens puissent venir décompresser et oublier un peu toutes les merdes qui pouvaient leur tomber dessus chaque jour, même les plus anodines comme une panne de voiture ou des pâtes cramées. Il suffisait de plonger le nez dans une chope ou de se laisser tenter par une de ses pâtisseries maison pour que le temps s'arrête et le plaisir s'installe. Oui il pouvait être fier de ce qu'il avait réussit à construire. De nouveau son attention fut attirée par la jeune femme et un sourire plus grand encore se colla automatiquement sur son visage. Il baissa aussitôt la tête, faisant mine d'être absorbé par sa tâche qui consistait à essuyer un verre sec depuis cinq bonnes minutes. « Je comprends... » fit-il en hochant la tête, ne parvenant pas à se débarrasser de ce sourire qui fendait son visage en deux même si ses oreilles étaient devenues rouges d'embarras.

Ses relations avec les femmes s'étaient souvent limitées au strict minimum et son physique ingrat d'adolescent ne l'avait pas aider à se forger une réputation. Alors que la femme qui alimente ses fantasmes – il n'y avait pas de mal à rêver – depuis quelques jours se tiennent devant et lui sourit de toutes ses dents avait de quoi le perturber. La nuit où il l'avait sauvée la panique avait largement prit le pas sur tout le reste et il voyait seulement à travers l'éclairage brumeux du bar à quel point ses traits étaient fins. Sa bouche avait l'air de lui « crier » embrasse moi et ses yeux... Bordel il ne savait pas ce qu'ils avaient mais ils tordaient ses boyaux dans tout les sens et lui donner une putain envie de danser. Il se demandait quel impact cela aurait s'il s'amusait à glisser dans la conversation ce qu'il avait fait pour elle mais il se ravisa aussitôt. A quoi bon se lancer sur un terrain glissant ?

«J'ai essayé d'en oublier pas mal des femmes à coup de verres et croyez moi ça ne marche jamais... » tenta-t-il mais quand il vit qu'elle insistait en pointant les bouteilles comme une gosse capricieuse il abandonna l'idée de lui faire entendre raison et il s'exécuta avec un entrain mesuré. Maintenant il cédait à la panique et craignait de la voir rester là si longtemps qu'elle finirait par découvrir toute seule son secret. Et si elle arrivait à le reconnaître ? Si par malheur elle arrivait à faire le lien entre la bête qui l'avait attaquée et lui ? Ne devait-il pas la faire sortir de là à coup de pieds dans les fesses avant qu'il ne soit trop tard ? Oui... Oui... Voilà ce qu'il allait faire. Il allait lui faire comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue ici et il en serait débarrassé une bonne fois pour toute.

« Et puis... Geuh... » Un blocage se forma dans son cerveau et il renversa une partie de la bouteille qu'il tenait à la main sur son jean déjà crasseux. Elle venait de repointer le bout de son nez et son cerveau avait fondu comme neige au soleil, en même temps que sa détermination et sans trop comprendre comment elle avait réussit un tel tour de force il se retrouva à siffler verres sur verres alors qu'ils se balançaient les pires bêtises du monde et riaient comme deux demeurés. La salle s'était dangereusement vidée et seuls quelques irréductibles qui tanguaient sur leur tabouret étaient encore présents.

« Byby... » Il pouffa tant il trouvait ce nouveau surnom hilarant. « Je vais vous dire... Je vé... Qu'est-ce que je disais déjà ? Ah oui... Laissez vos clés dans le bocal. Interdiction de conduire dans cet état. Je vous appelle un taxi d'accord ? » Il la tira par la main pour la faire descendre de son perchoir mais elle manqua de s'étaler à terre et de justesse il la rattrapa pour la plaquer contre lui de ses deux mains collées à ses fesses. « Woups... La mer est déchaînée moussaillon attention à là où vous mettez vos pieds... » Et vos seins... pensa-t-il en se rendant compte qu'ils étaient emmêlés l'un dans l'autre. « Je... hum... » Il réaffirma sa prise de ses deux mains et chercha un truc intelligent à raconter mais rien ne vint. « Je... » souffla-t-il alors qu'il penchait la tête, juste assez pour effleurer sa joue de ses lèvres.
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MessageSujet: Re: One way or another [R.]   One way or another [R.] Icon_minitimeVen 15 Jan - 23:18

    L’homme qui tenait le bar lui semblait des plus sympathiques. Avec son immense sourire, ses fossettes et ses yeux rieurs il ne paraissait pas menaçant pour un sou. Il n’avait pas l’air de ces barmans pervers qui harcelaient toutes les jolies filles qui franchissaient la porte de leur établissement. Tant mieux, parce que ce soir Abby ne se sentait pas de lutter contre des lourdauds. La jeune femme avait toujours eu un certain don pour cerner les gens et elle pouvait immédiatement affirmer que cet homme qui se tenait derrière le comptoir avait un bon fond. Pourtant cette étrange impression qu’elle avait eu en croisant son regard persistait. C’était comme si elle l’avait déjà rencontré auparavant, comme s’ils s’étaient connus dans une autre vie. Elle secoua la tête en riant, se moquant d’elle-même en silence alors que l’objet de ses pensées lui réservait un verre.

    « Peut-être mais en attendant l’alcool est un excellent moyen de se détendre et croyez-moi ce soir j’en ai drôlement besoin ! » Lâcha-t-elle en avalant le contenu de son verre d’une seule traite. Elle n’allait pas s’étendre sur sa vie privée. Elle n’allait pas lui confier ses plus sombres secrets. Elle n’avait pas encore assez bu pour cela. Pourtant elle ne voulait pas qu’il la laisse. Elle ne voulait pas se retrouver à boire toute seule en fixant un mur. Elle ne voulait pas paraître si désespérée. Pour cette raison elle l’enjoignit à servir quelques shooters et alors qu’elle revenait des toilettes elle lui fit bien comprendre qu’elle ne serait pas la seule à les boire. Il sembla rechigner mais au bout d’un ou deux verres l’alcool il se détendit un peu et il se laissa aller au plus grand bonheur de la blondinette.

    Les discussions et les blagues potaches s’enchaînèrent avec une aisance déconcertante, c’était comme si ces deux-là s’étaient connus toute leur vie. Comme si deux vieux amis se retrouvaient après quelques années loin l’un de l’autre. Ils ne se livrèrent pas sur leurs vies privées mais rirent à gorge déployée devant une clientèle de moins en moins nombreuse. La jeune femme ne tenait pas l’alcool, elle était petite, pas bien grosse et l’alcool lui montait bien rapidement à la tête. Pourtant elle était fière de déclarer qu’elle n’avait jamais vomi. Elle pouvait perdre connaissance, raconter les pires bêtises du monde, se comporter comme la dernière des imbéciles, allumer un gros balourd sans cervelle mais jamais ô grand jamais elle n’avait rendu le contenu de son estomac après avoir trop bu.

    « Vous savez quoi ? Je… Je pense que vous raison ! » Déclara-t-elle en levant son index en l’air avant d’attraper ses clefs de voitures dans son sac à main. « Ooooooh ! Le précieux… » Elle fixa son trousseau en louchant, un immense sourire béat sur les lèvres. Elle le tendit au barman avec u regard d’avertissement comme si elle lui confiait sa vie puis éclata d’un rire sonore et incontrôlable. Alors qu’elle faisait un pas vers la porte elle sentit la main du jeune homme l’attraper et manqua de s’étaler de tout son long sur le sol crasseux du bar. Pouffant de rire elle se rattrapa à lui comme elle pu et ils se retrouvèrent accrochés l’un à l’autre dans un enchevêtrement de membres improbable. Elle sentit les mains de Nohlan sur son arrière train et lui donna un coup d’épaule. « Heeey ! Je suis peut-être complètement soûle mais ce n’est pas une raison pour abuser de… » Son pied rencontra celui du jeune homme et elle bascula en avant, perdant totalement l’équilibre. « Ouuups. » Leurs visages étaient proches, très proches et leurs regards embués par l’alcool se croisèrent un instant. Un silence s’installa. Un silence relatif du moins puisqu’un client s’époumonait encore au micro du karaoké. La blondinette plongea un peu pus profondément son regard dans celui de Nohlan et elle secoua nerveusement la tête. « Vous savez, vous… » Elle ne parvenait presque plus à s’exprimer et elle toussota pour s’éclaircir la voix. « On s’est pas déjà rencontrés quelque part vous et moi ? » Elle le fixait toujours avec grande attention et sa main glissa vers le visage de l’homme pour en effleurer les contours du bout des doigts alors qu’elle le détaillait du regard. « J’ai l’impression de vous connaître. » Souffla-t-elle tout près de ses lèvres.

    La porte du bar claqua et sortit la jeune femme de sa transe passagère. Elle se recula brusquement, manquant de perdre à nouveau l’équilibre. Elle se tenait toujours au bras de Nohlan et un nouveau rire nerveux s’échappa de sa gorge. « Vous allez croire que je vous drague ! » Pouffa-t-elle en fuyant son regard. « Vous feriez peut-être mieux de m’appeler ce taxi… » Ajouta-t-elle d’une voix faussement déterminée. Elle n’était pas certaine de vouloir que cette soirée se termine. Elle commençait tout juste à se sentir détendue, libre de tous les tracas et angoisses qui la hantaient. Elle ne voulait pas vraiment rentrer chez elle et se retrouver seule avec ses vieux démons…
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MessageSujet: Re: One way or another [R.]   One way or another [R.] Icon_minitimeDim 24 Jan - 20:50


Son geste était peut être involontaire pourtant il ne trouva nulle part la force de s’y soustraire et accueillait avec une certaine reconnaissance son taux d’alcool élevé pour excuser sa conduite. Il regrettait seulement que sa hardiesse s’arrête là et qu’il ne trouve jamais le moyen de glisser dans la conversation « Hey au fait, content de t’avoir sauvé la vie ! ». Non seulement il ne pouvait s’imaginer ce qu’il raconterait comme bobard pour couvrir la réalité mais en plus cela lui donnait l’impression qu’en l’avouant il s’accordait un certain pouvoir sur elle. Or il voulait à tout prix qu’elle évite de se sentir redevable par rapport à lui. Il n’avait pas agi pour se prouver quelque chose ou pour assoir son ascendant sur elle. C’était autre chose. Et ce point l’agaçait de plus en plus. Bien qu’il soit courageux il n’avait jamais non plus pris des risques inconsidérés et il aurait sans doute hésité avant. Mais là, quelque chose lui avait tordu les entrailles et l’avait obligé à agir. Comme si… Comme si…

Revenant soudain à la réalité parce qu’elle le sermonnait, il voulu se redresser et s’excuser mais dans un même geste elle s’étala contre lui, ne lui laissant pas d’autre choix que de s’agripper fermement. Son souffle chaud balaya son visage et derrière les relents d’alcool il sentit l’esquisse d’un baiser qu’il lui aurait bien volontiers dérobé. De là où il se trouvait tout le reste sembla aussitôt devenir futile et il se ferma à tout ce qui n’était pas exclusivement elle. Les quelques clients qui s’attardaient encore pouvaient bien dévaliser ses réserves il n’en avait cure. Tout ce qu’il souhaitait c’était que ce petit fourmillement qui naissait au creux de sa poitrine comble enfin l’espace béant qu’elle contenait. Il lui semblerait que tout serait plus simple si elle se décidait seulement à lui sourire. Et tout ça l’effrayait. La force des sentiments qui l’ébranlait lui foutait une trouille bleue car il avait beau fouiller sa mémoire il ne pensait pas avoir déjà ressenti une chose pareille.

Et la situation lui échappait d’avantage. Voilà qu’elle le scrutait comme si elle cherchait à lire en lui et il lui semblait bien qu’elle y parvenait sans peine puisqu’elle prononça la dernière chose à laquelle il s’était attendu. Est-ce qu’ils se connaissaient ? Que devait-il répondre à ça ? Un truc débile du genre « On apprends à se connaître tous les soirs dans nos rêves », la vérité ? – hors de question - ou nier tout de go. Il avala sa salive avec difficulté alors qu’elle testait ses limites de la manière la plus atroce qui soit. Comment quelque chose d’aussi doux pouvait être à la fois aussi cruel ? Il secoua la tête comme pour nier mais ses lèvres formèrent involontairement un baiser, il l’avait presque effleurée quand un bruit les fit sursauter tous les deux.

D’un coup il fut à nouveau assailli par les odeurs d’alcool et de transpiration du Lion et les accents toniques qui massacraient un grand classique du blues agressèrent ses oreilles. Il avait l’implacable sensation qu’il venait de perdre une trop belle occasion mais il n’essayait pas de se rattraper. A quoi bon, se disait-il, il n’oserait jamais aller au bout de sa phrase. Elle impliquait bien trop de choses. Ses épaules s’affaissèrent et il retourna derrière le bar pour passer un rapide coup de téléphone. L’alcool qui courrait dans ses veines quelques instants plus tôt semblait l’avoir totalement deserté et il mesurait à quel point il avait pu être ridicule. Que s’était-il imaginé qu’il se passerait ? La culpabilité qui le rongeait depuis des années l’empêchait de faire le moindre mouvement en avant. Il refusait de se battre pour quelque chose qu’il était persuadé de perdre à un moment donné.

« Il devrait arriver dans quelques minutes… »
Souffla-t-il en revenant à la hauteur de la blondinette. D’un geste il désigna une banquette sur laquelle elle pouvait s’installer pour patienter. Il se dandina un instant sans trop savoir que faire, les yeux fixés sur ses chaussures puis il disparu à nouveau derrière le bar, les lèvres pincées, s’insultant mentalement d’être un lâche et surtout d’être si faible face à elle. Elle n’était qu’une femme bon sang ! Oui mais alors, qu’est-ce qu’elle était canon… fondit-il alors que son regard la détaillait à nouveau. Non. Il secoua la tête. Concentre-toi. Eponge. Bar. Laver. Une fois les mains dans la mousse il se détendit quelque peu mais malgré tous ses efforts il ne parvint pas à s’ôter de la tête que ce n’était pas une vulgaire planche de bois qu’il caressait.

*Merde…*
Une bonne demi-heure s’était maintenant écoulée et le jeune barman avait « presque » réussi à oublier la présence qui l’hypnotisait à quelques mètres de là. Le problème était maintenant ce fichu taxi qui n’était toujours pas arrivé – avec tous les problèmes en ville en ce moment les gens évitaient de trop traîner la nuit – et l’absence total de parachute entre lui et la jeune femme. Il n’y avait qu’eux à des kilomètres à la ronde pensait-il, comme si sa présence avait dépeuplé la terre entière, et il n’avait d’autre choix que de lui « parler ». Hum… Il pouvait le faire.

« Il… devrait pas tarder. » fit-il avec un sourire gêné en se posant juste à côté d’elle sur la banquette. Il tourna la tête pour lui sourire encore une dernière fois. La dernière chose dont il se souvint quand il se réveilla le lendemain, Abernathy assoupie sur son épaule, ce fut du goût de ses lèvres.
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MessageSujet: Re: One way or another [R.]   One way or another [R.] Icon_minitimeLun 1 Mar - 17:12

    Il ne restait plus qu’à attendre un taxi. S’écroulant sur la banquette désignée par le barman, l jeune femme soupira un instant en laissant aller sa tête sur le dossier de cuir râpé. Elle fixa un bon moment Nohlan entrain de s’agiter. Elle ne faisait que le suivre du regard, son esprit ne parvenant pas à tourner rond après la dose inhabituelle d’alcool qu’elle venait d’ingérer. Elle ne parvenait même plus à réfléchir clairement et envisagea même un instant de rentrer chez elle à pied avant de se souvenir de sa dernière mésaventure quand elle avait décidé de se balader seule la nuit. N’ayant aucune notion du temps elle décida de lâcher totalement prise et ferma un instant les yeux. Elle ne savait pas très bien si elle s’était endormie ou si elle avait simplement laissé son esprit s’égarer mais ce ne fut que lorsque Nohlan vint la rejoindre sur la canapé qu’elle repris réellement conscience du lieu dans lequel elle se trouvait et de l’heure qu’il devait être. « Vous êtes certain de l’avoir vraiment appelé ce taxi ? » Souffla-t-elle dans un murmure ensommeillé. Mais elle fut forcée de constater que le barman aussi avec céder à la fatigue. Les yeux clos, la bouche entrouverte, il commençait déjà à ronfler. Et il ne fallu pas plus de quelques minutes pour que la jeune femme le rejoigne au pays des rêves.

    Ou plutôt était-ce ce qu’elle aurait aimé. Mais les rêves avaient bel et bien disparu de ses nuits depuis un bon moment maintenant. Son sommeil n’était peuplé que de cauchemars terrifiants, de monstres aux dents longues, de cris atroces et de fuites interminables. Cette nuit là ne dérogea pas à la règle. A peine l’esprit d’Abby avait-il lâché prise que la belle se retrouva en pleine forêt, courant à ses déchirer les muscles, hurlant à l’aide sans obtenir une seule autre réponse que le silence angoissant qui l’entourait. Assommée par le propre écho de son cri elle chuta une énième fois sans parvenir à se relever. Quelqu’un, ou plutôt quelque chose galopait non loin derrière elle et plus la jeune femme tentait de se remettre sur ses pieds plus le souffle rauque et les bruits de pas se rapprochait. Un crissement de feuille, des yeux brillants perçant les ténèbres dans lesquelles elle était plongée, un dernier rugissement et la blondinette hurla à s’en rompre les cordes vocales.

    Se réveillant en sueurs, tremblante de la tête au pieds, complètement paniquée et perdue elle scruta le lieu dans lequel elle se trouvait. Ce n’était pas sa chambre. Ce n’était pas sa maison. Et ses souvenirs brumeux ne l’aidèrent pas à se souvenir de ce qu’elle faisait là. Sursautant à l’apparition d’un grand brun dans son champ de vision elle étouffa un cri et le fixa un moment avant d’être assaillie d’images datant de la veille au soir. « Oh… » Lâcha-t-elle embarrassée. Elle ne se souvenait pas de tout, et sûrement pas des détails, mais elle se revoyait vaguement collée à lui, leurs visages un peu trop proches pour les quasi inconnus qu’ils étaient l’un pour l’autre. « Je… » Elle rougit légèrement et croisa son regard avec un sourire gêné. « Je suppose que le taxi ne m’a jamais ramené chez moi… » Oh. Pertinent Miss Lidvack. Ne pouvait-elle pas toruvé quelque chose de plus intelligent à dire ? Non, sans doute pas. Pas avec encore ces traces d’alcool dans le sang et un sommeil aussi agité.

    S’extirpant du canapé elle manqua de se prendre les pieds dans la table basse et se rattrapa de justesse en riant nerveusement. Attachant rapidement ses cheveux et se passant une main sur le visage en osant même pas imaginer qu’elle mine elle devait avoir la belle se dirgea vers le siège sur lequel reposaient ses affaires. « Je vais peut-être vous laisser, je vous ai assez dérangé comme ça je pense… » Souffla-t-elle en se mordant la lèvre sans oser croiser le regard du barman toujours planté à quelques pas d’elle.
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