Votre vie semble fort captivante !------------------------------------------Anecdote :
By animotusIl se réveille avec le goût du sang dans la bouche. Ses souvenirs sont brouillés comme une mauvaise omelette. Ses muscles sont endoloris. Chaque geste est douloureux. Son crâne est vrillé par une intense douleur. De ses lèvres s'échappent des hoquets nauséeux. Péniblement il trouve un appui sur ses coudes, puis parvient à se redresser franchement. Ses mains sont souillées de sang. Il s'est incrusté sous ses ongles, comme une moisissure s'étend sur un mur. Ses vêtements ne sont plus que des pauvres loques et alors qu'il faut des températures polaires pour le faire frissonner en temps normal le voilà qui tremblote comme un gamin peureux. A la seconde où il a reprit conscience cette certitude l'a frappé.
Quelque chose ne va pas.
Il se lève péniblement et se traîne jusqu'à un mince filet. Boire, pour faire disparaître cette sensation de carton dans la bouche. Rincer ses mains, faire disparaître l'ignominie qu'elles représentent. Pendant un court instant il pense à appeler à l'aide Skynïe mais il se rend compte qu'il n'a pas son portable, ce vieux dinosaure qui le sauve toujours des impasses. Il se met alors à prier, bien qu'il ne soit pas pieu pour un sou, prier pour que ce soit là le sang d'un lapin ou d'un sanglier à la rigueur. Personne ne pleurerait telle bête.
Il fixe son reflet qui le juge depuis le cours d'eau; Il examine sa mâchoire forte, ses lèvres pleines, son regard tourmenté, y cherchant un changement. Et soudain sa bouche s'ouvre en un hurlement silencieux. Car du fond de l'eau, ce n'est pas son âme qui le juge, mais le cadavre d'une jeune femme. L'eau boueuse dissimule à peine les lambeaux de chair qui lui ont été arrachés. Il hurle. Encore et encore. Mais son cri demeure muet.
By animotus Dépouillé de tout ce qui pouvait faire de lui un être humain, cellulaire, papiers d'identité, bague et maintenant vêtements, le jeune homme contempla la lisière de la forêt qui était devenue son principal refuge. Même s'il détestait chaque fibre de son être animal il ne pouvait s'empêcher d'attendre ce moment avec un certain frisson d'appréhension. Lorsqu'il était loup rien ne pouvait réellement l'arrêter et sentir le vent caresser ses flancs alors qu'il usait ses dernières forces avait un côté jouissif dont il se passait de moins en moins. Il s'avança d'avantage dans les bois, faisant rouler les muscles de son dos alors que le froid jouait isolément sur sa peau caramel et le faisait frissonner. Il accéléra sensiblement l'allure puis plongea en avant comme s'il voulait rejoindre le fond d'un lac. Lorsqu'il toucha le sol, ce fut de ses deux pattes avant. Aussitôt il s'élança à travers les fourrés, mettant à l'épreuve ses muscles puissants jusqu'à ce qu'on son souffle soit coupé et que les flancs palpitants il se retrouve à lécher un peu d'eau glacée à même le sol. Baddgelert était une toute petite ville et rien n'échappait à ses habitants. Ne pas avoir à jouer un rôle et être à l'abri de toutes les conventions le ravissait bien plus qu'il ne voulait l'admettre. Sa truffe fouilla avec taquinerie un terrier de lapin et quand la bête en jaillit il se lança à sa poursuite en jappant et bondissant jusqu'à ce que son jeu soit stoppé par un raffut inhabituel. Ses oreilles se couchèrent vers l'arrière et un grondement sourd monta dans sa poitrine alors qu'il reconnaissait l'odeur d'un loup mêlée à celle du sang d'un humain. Il ne lui fallut que deux secondes de réflexion pour se lancer en chasse et trois autres pour arriver à portée des deux individus. La scène qu'il avait sous les yeux était suffisante pour qu'il n'ait pas à réfléchir et il se lança crocs en avant, droit vers la gorge de l'assaillant à laquelle il s'accrocha. L'autre loup essayait de se débarrasser de sa prise mais à chaque mouvement il ne faisait que faciliter d'avantage la tâche à Nohlan qui s'enroula autour de lui et planta ses crocs profondément dans sa chair. Très vite l'animal battit en retraite et Nohlan put alors se concentrer sur la personne qu'il avait sauvée.
Sa découverte ne fut qu'une agréable surprise lorsqu'il se rendit compte que l'individu était en réalité une jeune femme très très blonde et surtout très très belle. Même le sang qui avait coulé sur son visage et le désordre de ses vêtements et de ses cheveux ne pouvait démentir une telle vérité. Elle ressemblait à l'un de ces anges blonds qui passent dans votre vie et disparaissent aussitôt. Secouant son museau pour chasser son hébétude il s'approcha d'elle et la poussa de la patte pour lui faire reprendre conscience. Il jappa à son oreille et poussa sa joue de sa truffe humide mais n'obtint pas l'ombre d'un frisson. Il lécha donc sa joue, puis sa tempe ensanglantée et ne parvenant toujours pas à la réveiller il grogna de frustration. Il devait agir et vite et cela signifiait reprendre le contrôle de son corps. La lune était maintenant apparue dans la pâleur du ciel et l'inondait de ses rayons, rendant la tâche plus difficile encore. Il disparut un instant, puis revint avec les vêtements qu'il avait abandonnés un peu plus tôt et au prix d'efforts monumentaux parvint à reprendre sa forme initiale. Il enfila rapidement ses habits, le cœur battant la chamade tant il avait l'impression que chaque seconde était cruciale. Il souleva la jeune femme dans ses bras et alors qu'elle gémissait il tenta une nouvelle fois de la ramener à lui. Sans succès. Il se mit donc à courir, aussi vite qu'il le pouvait, jusqu'à sa voiture. Il la posa sur le siège passager, puis s'installa à ses côtés et démarra en trombe. Elle glissa sur son siège et sa tête se posa sur son épaule et bien que la situation ne s'y prête pas il esquissa un sourire.
« De l'aide ! De l'aide ! » hurla-t-il en débarquant à l'hôpital, la jeune femme toujours inconsciente dans ses bras.
« Que s'est-il passé ? » demanda une infirmière en accourant aussitôt.
« Hum... je... Je ne sais pas... »« Posez la sur ce brancard.. » Nohlan s'exécuta, un pincement au cœur à l'idée de devoir se séparer d'elle. « Il y a un trauma crânien possible. Vous avez eu un accident ? »
« Non. » « Elle est tombée ? »
« Je ne sais pas... » Des tas de médecins accourraient et emmenaient avec eux le brancard provoquant à la fois détresse et soulagement chez lui.
« Restez là on va venir vous poser des questions. Vous ne pouvez pas nous suivre... » s'interposa l'infirmière en posant une main sur son torse à l'entrée d'un nouveau couloir. Ils disparurent en moins de deux secondes, laissant le lycanthrope désemparé. Il aurait voulu attendre là qu'elle se réveille mais qu'aurait-il à raconter à tous ? Il ne serait jamais capable de trouver une excuse valable à ses blessures et avec l'agitation nouvelle en ville il devait absolument éviter de se faire remarquer... Ce fut donc après un dernier regard vers là où elle avait disparu qu'il tourna les talons et s'évapora.
Circonstances de la transformation :
By animotus « Et merde... » soupira le jeune homme en voyant le tas de poubelles qui s'amoncelait à l'arrière de la cuisine. Il n'avait jamais été très préoccupé par sa scolarité et quand le choix s'était imposé à lui il avait naturellement décidé de reprendre la baraque branlante qu'était le Bristish Lion à l'époque. Avec l'aide de quelques amis il lui avait insufflé une nouvelle jeunesse et il avait bossé dur pour se faire une réputation. Le restaurant avait maintenant une solide base d'habitués et tournait plutôt bien mais il y avait toujours certaines tâches dont il n'était pas friand comme la vaisselle ou sortir les poubelles. Une sorte de malédiction qui lui tombait sous le coin du nez tous les soirs.
Pestant tout ce qu'il pouvait il attrapa les sacs et d'un coup d'épaule ouvrit la porte qui menait dans la ruelle à l'arrière, il continua à grommeler en faisant les trois mètres qui le séparait des bennes et balança le tout à l'intérieur en manquant de s'étouffer avec les effluves nauséabondes qui en émanaient. L'endroit était sinistre, malgré la lune qui l'éclairait de toute sa rondeur et les quelques plantes qu'il avait essayé d'y faire pousser. Personne ne passait jamais par là mais l'endroit, désolé, lui vrillait l'estomac à chaque fois, comme si les pierres grises et sales portaient un message funeste.
« Toujours le vieux Nono qui se tape la corvée...Ras le bol... Je vais inst-... » Il se retourna d'un coup, ayant entendu des bruits derrière lui.
« Eh ! Enfin un qui s'est rendu compte qu'il y avait encore du bou-... » Il plissa les yeux pour mieux distinguer la forme qui se dessinait à quelques mètres de lui, trouvant d'un coup bien stupide de ne pas toujours avoir avec lui une batte de base ball ou un rouleau à pâtisserie.
« Ah ah même pas peur... Allez Jeejee sors de là... » Et dans un cri qui ressemblait plus à un croassement.
« Nyny ? » L'ombre fit soudain un pas en avant et son sang se glaça dans ses veines. Il n'eut même pas l'intelligence d'esquisser un mouvement que la bête fonçait sur lui et refermait sur sa cuisses ses énormes mâchoires. Il se débattit de son mieux mais chacun de ses mouvements semblait affermir la prise que le monstre avait sur lui. C'est le regard pisseux et rempli de haine de la bête qui s'inscrivit en dernier dans son regard.
Il se réveilla en sursaut dans un lit d'hôpital et prit de panique il arracha tous les tubes auxquels il était relié un à un avant qu'on vienne l'arrêter.
« Tout va bien... » dit une voix.
« Tu es toujours entier. » renchérit la seconde pendant qu'une troisième racontait comment on l'avait retrouvé dans la ruelle et une dernière s'esclaffait
« Putain t'as vraiment une tronche de merde. » Il marmonna un truc incompréhensible qui les fit tous rire et continua à gigoter jusqu'à ce que deux paires de bras le papouille affectueusement et qu'il se sente plus serein.
« Un vrai cabot. » ricana Jelena.
« Une caresse sur la tête et on fait ce qu'on veut de lui. »By animotus « Non vous ne comprenez pas ! J'ai besoin de ma commande aujourd'hui ! Non... Non... Ne me mettez pas en attente... Att-... »« FAIS CHIER ! » Hurla-t-il en balançant son cellulaire contre le mur d'en face. Jelena qui se trouvait à quelques mètres de lui sursauta devant la violence de sa réaction et le fixa, les yeux ronds. Il soupira et se détourna, sentant poindre les questions et elles ne tardèrent pas. La jeune femme posa une main sur son épaule et le poussa à faire volte face. Elle du agripper son menton pour qu'il daigne soutenir son regard et aussitôt elle s'exclama.
« Mais tu es brûlant ! »« Ça va lâche moi la grappe... » « Nohlan... Écoute je te reconnais à peine depuis quelques jours... Qu'est-ce... »« Je sais pas okay ? J'ai mal au crâne et j'étouffe là-dedans... Je... »« Tu veux qu'on sorte un peu ? »« Non tu comprends pas j'étouffe. Dans cette peau... » Avec agacement il repoussa chacune de ses tentatives de le prendre dans ses bras, ne supportant pas les plus petits effleurements. Mais Jelena le connaissait trop bien pour abandonner aussi facilement et elle s'accrocha à lui jusqu'à ce qu'il abandonne et qu'il se presse contre elle. De ses grandes mains il agrippa ses vêtements jusqu'à ce que ses jointures blanchissent et il planta ses dents dans son épaule pour faire taire les hurlements qui voulaient monter de sa poitrine et la douleur qui le tordait en deux.
By animotus Son cœur battait à mille à l’heure et il avait l’impression qu'il allait exploser. Sans mentionner le fait qu’on aurait pu faire cuire un œuf sur son torse. Non qu'il soit adepte du body licking comme dans ce film ultra kitsch et connu, c’était simplement la stricte vérité. Son corps ne lui répondait plus, l’ensemble de ses muscles lui faisaient mal, un peu comme s’ils allaient partir en lambeaux et il se contorsionnait sur le sol, croyant qu’en s’agitant comme un ver il finirait par atténuer la douleur. Il se crispait, essayant de lutter contre l’inévitable, cherchant dans le peu de force qui lui restait la volonté de résister aux instincts les plus primaires qui le possédait. Un hurlement jailli de sa gorge, plainte rocailleuse qui se raccrochait aux parois de son œsophage comme s’il refusait de sortir. il fur saisit de tremblements violents et alors que son sang était sur le point de se mettre à bouillir il grelottait de froid comme un diable en antarctique. Une déchirure se provoqua en lui et il se retrouva à quatre pattes, sa truffe raclant le sol alors qu’une langue énorme pendait de sa gueule et que de l’air essayait de s’insinuer dans ses tout nouveaux poumons. Il sentait un sang neuf pulser dans ses veines, comme la plus grisante des sensations et il n’eut qu’à fléchir ses pattes pour ressentir la puissance qui s’offrait à lui. Il était un loup. Et même si cela avait l’air cool, il en détestait chaque seconde.
Il se retrouva à nouveau lui-même, nu, au milieu de ce qui restait de ses vêtements et des feuilles qu'il avait réduits en miettes avec ses énormes pattes et sa transformation surprise. Il ferma les yeux, à bout de souffle, et surtout priant pour que tout ceci n’ait été qu’un rêve.
Un très mauvais rêve…
Comment réagit-il quant à sa nouvelle nature ?Nohlan ne supporte pas sa condition de loup. Il a l'impression d'avoir été frappé par une véritable malédiction. A la seconde où il a eu conscience de ce qu'il était devenu il n'a eu de cesse de se détester et rien ne s'est arrangé par la suite. Manquant de contrôle il a deux personnes. Depuis lors il a mené une lutte sans merci avec son instinct et même si les dérapages sont fréquents il a réussit à éviter tout bain de sang supplémentaire. Il nourrit une profonde aversion pour les loups qui essayent de profiter de leurs capacités et en vieux de la vieille qu'il est il veille au grain autant qu'il le peut.
En revanche il lui est impossible de lutter contre son caractère grognon à l'approche de la pleine lune, il devient presque une autre personne et les personnes les plus proches de lui ont beaucoup de mal à le reconnaître ce qui a dégradé ses relations avec les autres. Mais qu'est-ce qui est mieux ? Qu'ils le prennent pour un connard ou par un monstre ?