Lukas était dans son somptueux appartement. La symphonie 40 de Mozart berçant sa lecture de Maupassant. L'homme incroyablement cultivé de 31 ans ne cessait de penser à Blaithin, ses pensées se bousculant dans sa tête, troublant son esprit. Blaithin ; pauvre fille faisant les trottoirs pour pouvoir continuer à vivre qu'il avait aperçue un jour. Ils avaient couché ensemble, sans argent car c'était de l'amour. C'était la première fois que cela arrivait à la sublime irlandaise. Il l'avait aimée dès la première seconde qu'il l'avait aperçue. Une sorte de coup de foudre auquel il n'avait jamais cru. Il l'avait séduite pendant des jours et des jours qui étaient vite devenus des mois. Tout en sachant que celle-ci exerçait un métier peu catholique, mais il n'en avait que faire. Et il avait réussi. Elle l'aimait. Ils s'aimaient. Quoi de plus beau ? Sauf qu'elle ne voulait pas de cet amour. Elle disait qu'elle ne le méritait pas, qu'il ferait mieux de se trouver une femme correcte et riche, tout comme lui, elle n'avait rien à lui apporter. Mais Lukas ne voulait qu'elle et elle seule. Ca aurait pu être si facile si elle n'avait pas le don de tout compliquer. Soudain la porte s'est brusquement ouverte pour laisser apparaître une magnifique créature en pleurs. Lukas a arrêté Mozart pour prendre la belle dans ses bras.
«
lukas c'est horrible ... horrible ... je suis enceinte. »
Lukas est resté muet quelques secondes. Ne sachant pas comment il devait réagir. Il était heureux et triste à la fois. Une larme roula sur sa joue. Depuis le temps qu'il voulait un enfant. Et ce moment était arrivé avec la femme qu'il aimait. Sauf que celle-ci était d'un tout autre avis.
«
c'est merveilleux mon ange. on va pouvoir fonder une vraie famille. tu vas pouvoir arrêter ce que tu fais pour t'occuper de notre enfant. et je veux que tu m'épouses, s'il te plait, épouse moi... »
«
tu sais que c'est impossible, je ne veux pas gâcher ta vie, je ne veux pas me marier, je veux continuer de vivre ma vie de putain. je ne veux pas de cet enfant. je ne veux pas de ton amour. jamais je n'arrêterai et tu le sais... pourquoi ? pourquoi ne me frappes-tu pas comme les autres ? pourquoi ne déverses-tu pas ta haine sur moi ? »
Et elle s'est effondrée au sol. Complètement déchirée.
Je suis née de cette union, sept mois plus tard. Vous savez ce que c'est que de vivre avec une mort sur la conscience ? En me donnant la vie, ma mère a malheureusement perdu la sienne. Parfois je me dis que j'aurais préféré ne pas vivre que j'aurais préféré n'avoir jamais été mise au monde pour qu'elle continue d'exister et que jamais mon père ne me regarde de cette façon. Je voyais absolument tout dans ses yeux, même s'il faisait du mieux qu'il pouvait pour ne rien me montrer je savais ses sentiments à mon égard. Il m'aimait, mais il l'aimait encore plus elle et il aurait préféré que ce soit elle plutôt que moi qui ait survécu. Il osait à peine me regarder dans les yeux. Je lui ressemblais bien trop, il me voyait en elle et il m'en voulait. Énormément. Il ne m'a jamais beaucoup parlé d'elle, j'aurais pourtant tellement voulu.
Etant enfant je passais des journées entières à regarder la tv. Mais pas des Disney ou autres dessins animés, je détestais ça. Non, je regardais des films de grands, étant éblouie par les sublimes actrices aux talents incontestables.
«
je veux être comme elles plus tard. »
«
allons mon enfant ne te fais pas d'illusions, tu n'y arriveras jamais, c'est bien trop difficile comme carrière. il faut du talent et je doute que tu arrives un jour à leur niveau. »
Je me suis mise à pleurer. J'étais si jeune, j'avais mes rêves comme tous les enfants et il osait me les briser. Les larmes roulaient sur mes joues sans jamais s'arrêter. J'aurais tellement voulu qu'il me dise que j'étais magnifique et que j'y arriverais sans problème, que plus tard je serai la meilleure actrice qu'on ait jamais connue. Comme l'auraient fait les autres pères. C'est à ce moment là que je me suis promis d'y arriver. J'allais devenir une actrice et j'allais prouver à mon père que j'en étais capable. J'étais déterminée à y arriver. Et ce rêve ne m'a jamais quitté.
C'est pour réussir dans le cinéma que j'ai d'abord tenté dans le mannequinat. J'avais 19 ans. Je me suis faite remarquer par de nombreuses reprises, grâce à mon physique avantageux, mon corps maigre et ma forte personnalité. Mais cela n'a jamais donné grand chose. J'ai commencé à désespérer, à laisser tomber. Je n'avais plus aucun espoir. Rien. Et j'ai un jour reçu le coup de téléphone qui a complètement changé ma vie. Il m'avait repérée, il me trouvait sublime, parfaite, il voulait me prendre en photos. Je ne me suis pas posé de questions, j'étais bien trop heureuse et j'ai sauté sur l'occasion. C'était trop beau pour être vrai. J'étais stressée, excitée, je sautillais comme une gamine devant la porte, attendant que l'on m'ouvre, tortillant mes doigts. Et quand je l'ai vu j'ai cru tomber amoureuse, mon coeur s'est mis à battre beaucoup trop vite, mes yeux n'en sont pas revenus. Il était beau, magnifique. Je n'avais encore jamais ressenti ça auparavant, n'aimant pas ce genre de sentiments. Il m'a fait un sourire auquel je ne pouvais résister et m'a fait entrer. J'avais l'impression que tout allait au ralenti. C'était magique. Dès le premier regard je lui avais accordé mon entière confiance, je n'aurais pas du. Il m'a charmé, m'a fait boire un peu. A fini par poser ses lèvres sur les miennes. Et nous avons couché ensemble, j'ai fait ce à quoi je ne pensais que dans mes rêves les plus fous. Je me sentais libre de faire ce que je voulais. Je me suis laissée aller comme jamais je en l'avais encore fait, sans me douter une seule seconde qu'il filmait tout ce salaud ! Quelle petite naïve je faisais. Quelle petite idiote ! Je me suis réveillée dans ses bras le lendemain, me rendant compte qu'avec ça nous en avions oublié les photos.
«
reviens demain à la même heure et cette fois on les fera. »
Et moi comme une conne j'y ai cru. Je suis rentrée chez moi, sereine et heureuse comme je ne l'avais encore jamais été. Sifflotant pour rentrer chez moi. Mais je n'aurais pas du croire aux miracles, j'aurais du me douter qu'il y avait quelque chose qui clochait. C'est le lendemain matin que j'ai su. J'avais reçu un petit colis. Je n'en avais encore jamais reçu. Qui pouvait donc m'envoyer quelque chose ? Je l'ai ouvert aussi rapidement que possible, les yeux brillants d'impatience pour y découvrir un DVD, une enveloppe avec de l'argent, et une vidéo. Il m'a suffit de lire le mot pour comprendre.
Tu voulais devenir une actrice, et bien sois heureuse tu
l'es devenue, et dans quelque jours tu seras célèbre.
J'étais peut-être naïve mais pas bête, j'ai tout de suite compris de quoi il s'agissait, pas besoin de regarder la vidéo pour savoir. Alors j'ai couru jusque chez lui, tellement vite que je ne pouvais presque plus respirer. Et j'ai frappé sur la porte, encore et encore. Jusqu'à m'écrouler en pleurant. Je ne savais pas ce qu'il comptait faire de la vidéo mais ce que je savais c'est que cela ne signifiait rien de bon pour moi. Il m'avait manipulée et m'avait pris comme une vulgaire actrice de porno. Il m'avait même payée. Argent que j'ai brulé par la suite, je n'en voulais pas. Et c'est après que le cauchemar a commencé.
Marchant dans les ruelles sombre de Dublin, je me demandais ce qui m'avait pris : Pourquoi étais-je sortie ? Depuis la nuit avec le soi-disant photographe, je n'avais pas osé mettre un seul pied hors de chez moi. Par peur. Je ne savais pas vraiment pourquoi, c'était juste une impression. Le mot qu'il m'avait remis ne me disait rien de bon. Mais il fallait que je sorte, que je prenne l'air, que je bouge, que je prenne mon courage à deux mains pour une fois, alors j'avais préféré le faire pendant que la nuit commençait à tomber. Mais il y avait du monde en rue ce soir, malheureusement. Et ils ont tous commencé à me montrer du doigt. Mes amis, ma familles, des connaissances, mes voisins. Leur regard hautain et haineux me faisait mal, me donnant l'envie de vomir et de pleurer, encore. Je ne savais pas comment mais il ne faisait aucun doute qu'ils étaient au courant, qu'ils avaient vu la vidéo et qu'ils me détestaient. Deux hommes inconnus au sourire pervers se sont approchés de moi, lentement, afin de me barrer la route. Moi seule et si fragile, je ne pouvais rien contre eux. Et le gens me regardaient, un sourire éclairant leur visage, sans venir à mon aide. Les hommes riaient de mon regard apeuré, de mes petites mains crispées.
«
allons ma mignonne n'aie pas peur, on veut juste que tu nous montres ce que tu sais si bien faire, comme dans la vidéo. ne fais pas ta timide, dévoile toi ! c'est impressionnant tu sais, on aimerait essayer nous aussi. »
Dégoutant ! Je détestais sa façon de parler, de m'appeler et je haïssais la manière dont l'autre riait et posait son regard sur moi. Je ne pouvais pas rester là, à subir leurs paroles blessantes.
«
allez vous faire foutre. »
Et je suis partie, en arrière. Heureusement pour moi, ils n'ont même pas essayé de me suivre, trop occupés à rire.
«
papa je suis rentrée »
Le silence complet, alors évidemment je me suis mise à redouter le pire car je savais qu'il était là, sentant sa présence. Une odeur de soupe régnant dans la maison. J'aurais du partir, courir. Avec lui le silence ne signifiait jamais rien de bon. Je suis néanmoins rentrée dans sa chambre, cherchant l'explication de ce calme.
«
peux-tu m'expliquer ceci ? »
La vision qui s'offrait à moi me laissa muette de stupeur. C'était la vidéo. Lui et moi, en plein ébat sexuel. Et il circulait sur internet.
«
je savais que tu finirais comme elle. »
Il n'a même pas cherché à savoir, à s'informer. Il m'a giflée, de toutes ses forces. Tellement que j'en suis tombée par terre. Il ne pouvait pas. Je n'ai pas mis plus de temps pour réfléchir, je suis partie, ne sachant pas encore où j'allais aller, ce que j'allais devenir. Je lui ai volé le plus d'argent que je pouvais, et valise en main j'ai quitté cette ville, j'ai quitté ce père qui ne l'était plus pour moi depuis longtemps.
Et depuis j'ai bien changé. Je ne suis plus cette petite fille naïve. Je suis une fille méfiante, je ne donne plus ma confiance à personne. Je préfère la solitude, je n'aime pas les autres. Je m'énerve beaucoup trop vite. Je parais hautaine et froide et peut-être est-ce un peu vrai ? J'ai complètement changé, je ne suis plus la Blaithin timide d'autrefois. Je suis la fille qui passe dans de nombreux lits sans jamais s'attacher. Un visage toujours impassible. On dit que je ne ressens rien, peut-être parce que j'ai trop ressenti.
Circonstances de la transformation : Je dois bien avouer que c'est flou. Je ne fais plus vraiment confiance à ma mémoire et à mes souvenirs. J'essaye d'oublier ce jour qui a complètement changé sa vie. Je me souviens d'avoir rencontré cette fille au Tippy's Café. Il y avait une sorte d'attirance entre nous. Elle m'intriguait. Mes prunelles ancrées dans les siennes je restais totalement immobile, captivée par ses traits merveilleux. Nous ne nous quittions pas du regard, cela en était presque déroutant. Et pourtant nous ne disions mot. Agréable situation. Sa main a lentement glissé sur ma cuisse, si sensuelle. J'avais envie d'elle, beaucoup trop. Ses douces caresses discrètes mes faisaient frissonner. Et elle souriait, amusée. Sa main a pris la mienne et nous sommes sorties du café. Je la suivais, de plus en plus intriguée.
«
chez moi ou chez toi ? »
Pour réponse, elle a posé son doigt sur mes lèvres, un sourire s'étirant sur son visage.
«
suis moi. »
Inutile de me le demander, je le faisais déjà. Nous sommes entrés dans un pré. Il faisait sombre et calme. ma compagne me coucha dans l'herbe et aussitôt une passion nous anima. Nous nous sommes déshabillées en vitesse. Le désir montait en moi plus vite que jamais. Je ne pouvais attendre plus. Mes lèvres ont parcouru son corps tout entier, en découvrant chaque parcelle. Mais je me suis subitement arrêtée, remarquant son regard effrayé, fixant la lune qui était pleine.
«
fuis ! »
Je ne bougeais pas, n'en comprenant pas la raison.
«
cours je te dis ! »
C'était trop tard. J'aurais du l'écouter et détaler à toute vitesse, nue, sans me retourner. Je me maudis chaque jour pour ne pas l'avoir fait. Mon coeur s'est mis à battre la chamade à cause de la peur. Je ne pouvais croire à ce que je voyais. La magnifique femme avec qui je pensais passer une nuit magnifique se transformait peu à peu, pour ressembler à une créature des plus étranges. C'était une bête poilue et immense qui ressemblait à un loup. C'était impossible. Totalement fou. J'étais paralysée par la peur. Incapable de bouger jusqu'à ce qu'elle rugisse. Un cri effroyable à glacer le sang. Alors je me suis redressée pour me mettre à courir aussi vite que je le pouvais, trébuchant à de nombreuses reprises. Mais comme je m'en doutais, la bête me rattrapa, tombant sur mon corps pour enfoncer ses crocs dans ma chair. Je me demande comment j'ai pu y survivre tellement j'ai souffert. Un cri long et aigu est sorti de ma bouche avant que je ne sombre dans l'inconscience.
Comment réagit-elle quant à sa nouvelle nature ? Si je réponds mal cela vous suffît ? J'ai mis du temps à l'accepter. Je me détestais, j'étais devenue un monstre. Une créature capable du pire, une créature qui aimait tuer. Comment aurais-je pu m'aimer ? Je me dégoutais. Suite à cette transformation j'ai commencé à fuir les autres, à rester seul. Mon caractère a évolué, la petite fille joyeuse est devenue sombre et impassible, dénuée de tout sentiments. Je ne sais pas si c'est la tansformation qui m'a changée ou les événements qui sont arrivés. Un peu des deux je crois. J'ai commencé à craindre la pleine lune, j'avais peur de ce dont j'étais capable. Car je n'avais aucun controle sur la bête avide de sang et de chair fraîche. J'ai pensé qu'au bout d'un temps j'allais être plus forte que la bête, que je parviendrais à prendre le dessus sur elle mais j'avais tort d'y croire. Car je ne jamais su me controler une nuit de pleine lune, malheureusement. Je ne vais pas dire que je me suis habituée à ce qui sommeillait en moi, mais je devais bien m'y faire vu qu'il faisait partie de moi. Alors même si je ne l'acceptais pas et que je me degoutais toujours autant, je lui ai laissé prendre sa place sans plus résister. J'étais fatiguée de lutter.
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Sujet: BB ▬ blaithin aphria byrne. 
Sam 5 Déc - 12:05
J'ai été dégoûtée des hommes à de nombreuses reprises c'est pour cela que j'évite toute relation avec eux. Mais je dois bien avouer que cela est difficile et je n'arrive pas souvent à résister à la tentation. J'aime trop les plaisirs charnels que pour résister à avoir de nombreux amants. Mais depuis quelques temps je me suis rendue compte que les relations avec des femmes pouvaient aussi être très intéressantes et amusantes. C'est étrange que je ne m'en sois rendue compte que quelques années auparavant. On peut donc me considérer comme bisexuelle.
Le prénoooom 
